Le principe de précaution détourné de son fondement ?

04 avril 2005

C’est l’avis de 5 organisations de consommateurs et de patients. Leurs responsables viennent de saisir l’Agence française de Sécurité sanitaire des Aliments (Afssa) des dérives commises dans ce domaine, en matière d’étiquetage alimentaire.

Il est vrai que les allergies alimentaires – qui concernent 3,2% de la population générale mais surtout un enfant sur dix ! – sont un réel problème de santé publique. En France comme dans de nombreux pays. Il est vrai aussi que les accidents, rares mais encore trop souvent mortels, ont de quoi inquiéter des industriels qui sentent peser sur eux la menace de procès en responsabilité à la fois coûteux… et retentissants.

Ainsi sont-ils de plus en plus nombreux à faire figurer sur leurs étiquettes des mentions “de précaution” qui visent à écarter tout risque (de leur point de vue) de voir un consommateur acheter un produit dans le doute. Des mentions telles que “peut contenir…” ou “traces éventuelles…” d’allergènes aussi communs que l’arachide ou la protéine d’oeuf par exemple.

La Confédération Consommation Logement et Cadre de Vie (CLCV) dénonce ces pratiques. A ses yeux, elles visent non pas à protéger le public mais seulement les fabricants. Cet étiquetage “alarme inutilement et faussement les personnes allergiques qui sont susceptibles de consommer sans risque ces produits. Certains de ces consommateurs prennent le risque (en) misant sur un niveau de contamination très faible, mais sans pouvoir en être assurés. D’autres en revanche, font par précaution le choix de se tourner vers des produits alimentaires spécifiques (…) beaucoup plus cher.”

Dans une démarche conjointe avec l’association française des Polyallergiques (AFP), l’association française pour la Prévention des Allergies (AFPRAL) et l’association française des Intolérants au Gluten (AFDIAG), la CLCV a donc saisi l’Afssa. En lui demandant d’évaluer “les risques réels pour les consommateurs allergiques, en vue de déterminer un seuil en dessous duquel l’étiquetage de précaution ne se justifie en aucun cas.”

  • Source : CLCV, AFP, AFPRAL, AFDIAG, 1er avril 2005

Destination Santé
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