Le psoriasis est-il aussi une maladie sociale ?

29 mai 2008

Stigmatisant, désocialisant, invalidant… Le psoriasis nécessite parfois des traitements si lourds que le patient peut passer jusqu’à deux heures chaque jour à s’appliquer de la crème ! Une réalité souvent incompatible avec une activité professionnelle, et qui pousse les malades à « s’échapper » : un sur deux ne se soigne pas. Or des traitements efficaces existent.

Même s’il affecte 125 millions de malades dans le monde et 3 millions en France, le psoriasis est mal connu.
« C’est une maladie inflammatoire chronique de la peau qui est en partie d’origine génétique, et en partie favorisée par des facteurs environnementaux » nous explique le Pr Carle Paul, responsable du service de dermatologie et de vénérologie à l’Hôpital Purpan de Toulouse. Concrètement, « la peau s’emballe. Au lieu de se renouveler en 3 à 4 semaines, les cellules cutanées se renouvellent en 4 à 5 jours. »

Il en découle « une inflammation, des rougeurs et une accumulation de petites peaux qu’on appelle des squames, et qui apparaissent sous forme de tâches blanches. Elles se détachent de la peau et ‘polluent’ l’environnement du patient. C’est une maladie évidemment très gênante, sachant que certains patients voient leur pathologie évoluer en continu. »

Contrairement à une idée reçue en effet, le psoriasis ne se manifeste pas toujours par poussées… Certains malades vivent continuellement avec des lésions et une peau difficile à regarder. « Ce qui induit des réactions de rejet, mais également des douleurs telles, qu’elles s’opposent aux activités de la vie quotidienne. »

Les zones les plus touchées sont « le cuir chevelu, les mains, les zones de frottement comme les coudes et les genoux », explique notre spécialiste. Même si c’est plus rare, le psoriasis atteint également les plis cutanés. Chez certains patients « il peut même être généralisé et s’étendre sur 100% de la surface du corps ». C’est dire le poids que la maladie fait peser sur les patients…

La science bouge !

Le choix du traitement est donc primordial. « Pour les patients dont le psoriasis est limité à de petites surfaces (l’équivalent de la surface de la paume d’une main, deux mains, pas plus) on utilise des traitements locaux. C’est-à-dire des crèmes ou des pommades à base de cortisone, de vitamine D ou de dérivés de la vitamine A. En cas de lésions plus étendues ou gênantes, on recourt à un traitement par photothérapie en cabine, chez le dermatologue » précise le Pr Paul.

« Enfin pour les formes modérées à sévères qui retentissent de façon importante sur la vie personnelle, professionnelle ou affective, nous utilisons des traitements par voie orale, et aussi des agents biologiques par voie injectable». C’est ce que l’on appelle les biothérapies, qui sont des « reproductions de protéines du corps humain ». « Ces traitements efficaces apportent une alternative thérapeutique pour les patients qui ne peuvent être contrôlés par les traitements oraux ou la photothérapie ». Pour en savoir plus, parlez-en à votre médecin. Il sait que le psoriasis se soigne bien !

  • Source : interview du Pr Carle Paul, responsable du service de dermatologie et de vénérologie à l’Hôpital Purpan de Toulouse, 12 mars 2008

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