Le risque d’homicide augmenté par certains médicaments…

11 juin 2015

Les prescriptions prolongées de médicaments augmentent-elles le risque de commettre un… homicide ? Voilà une drôle de question à laquelle ont tenté de répondre des médecins finlandais. Au final, ils pointent du doigt quelques familles de médicaments, benzodiazépines et antalgiques notamment.

Le Pr Jari Tiihonen et son équipe du Karolinka Institutet de Stockholm ont repris le dossier médical de 950 assassins et meurtriers, condamnés en Finlande entre 2003 et 2011. Ils se sont particulièrement intéressés à leurs prises de médicaments au long cours, c’est-à-dire depuis au moins 7 ans. L’âge moyen des individus était de 36,3 ans et neuf sur dix étaient des hommes.

Les auteurs ont d’abord observé que dans les trois-quarts des cas, les homicides ont également été commis dans un contexte d’intoxication à l’alcool ou à d’autres drogues. Concernant les médicaments, ils font état d’une augmentation « assez modeste » du risque criminel, en présence d’antidépresseurs (+31%). Mais elle est plus élevée avec les benzodiazépines (45%).

En revanche, ils ont été assez surpris de constater que les plus fortes corrélations mettaient en présence les antalgiques, opiacés (+92%) et surtout anti-inflammatoires non-stéroïdiens (+206%) ! Un constat qui selon eux devrait alerter sur « la prise en charge de la douleur chez des patients ayant des antécédents criminels ».

  • Source : World Psychiatry, DOI 10.1002/wps.20220

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Dominique Salomon

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