Le ” sacré numéro ” de la génétique…

27 septembre 2001

Le fameux gène p53, surnommé le ” suppresseur de tumeurs “, se voit aujourd’hui prêter une incidence bénéfique sur l’espérance de vie et le stress. Chez le ver en tout cas !
Et oui, le Pr Joël Rothman et ses collaborateurs, à Santa Barbara, viennent effectivement de tester son influence sur cet intéressant modèle d’expérimentation animale ! Ainsi ont-ils découvert qu’il jouerait un rôle fondamental chez le ver. Un peu à l’image de celui qui lui est déjà connu chez l’homme. Surprenant mais… pas illogique.

Ces similitudes ont permis à Rothman de mettre en lumière des vertus jusqu’alors insoupçonnées du gène p53. Il a pu établir, en effet, qu’il est capable ” de prémunir le ver contre les effets d’une privation en oxygène, du manque de nourriture et même de certaines radiations carcinogènes ! Autant de facteurs de stress environnemental

Et ce n’est pas tout. Le p53 allongerait également l’espérance de vie de ce fameux ver. Notamment lorsqu’il est affamé ! Bref, voici un gène aux multiples pouvoirs. Si divers qu’à l’instar du Janus des Grecs anciens qui avait deux visages, il souffle aussi bien le chaud que le froid.

A l’état naturel, il empêche l’apparition de tumeurs cancéreuses ! Un pouvoir qui lui a d’ailleurs valu l’honneur de paraître en ” Une ” du célèbre magazine anglo-saxon Newsweek ! En revanche une fois porteur de certaines mutations, il devient redoutable. A tel point qu’il contribue à la prolifération des cellules malades. Il serait ainsi présent dans plus de 50 types tumeurs, du cancer colo-rectal à ceux du poumon ou du sein…

  • Source : Science, 14 septembre 2001

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