Le sepsis, tueur silencieux des enfants des pays pauvres

17 janvier 2020

Le nombre exact de décès liés au sepsis n’avait jusque-là jamais été réellement calculé. Une étude publiée dans The Lancet estime qu’il est responsable d’environ un décès sur 5 dans le monde. Les enfants en bas âge des pays pauvres sont particulièrement concernés.

En 2017, à travers le monde, 48,9 millions de personnes ont été touchées par un sepsis. Près d’un cas sur 5 était mortel (11 millions de décès). C’est deux fois plus que ce qui était jusque-là envisagé, expliquent les chercheurs des écoles de médecine des universités de Pittsburgh et Washington, dont l’étude est publiée dans The Lancet. Explication possible : les estimations mondiales antérieures ne tenaient pas compte des sepsis non pris en charge dans les hôpitaux. Un manque comblé par ce travail.

Mais qu’est-ce que le sepsis ? Il s’agit d’une réponse inflammatoire généralisée associée à une infection grave. Ainsi, le sepsis est considéré comme une cause intermédiaire de décès. La cause principale est la maladie sous-jacente, qui peut conduire à un sepsis. Et quand il ne tue pas, le sepsis peut créer des handicaps sur le long terme. Dans l’étude, les chercheurs montrent que la cause primaire la plus courante en cas de décès était une infection des voies respiratoires inférieures, comme la bronchiolite, la bronchite aiguë, la grippe ou la pneumonie.

40% des cas chez les moins de 5 ans

L’étude donne également des précisions sur les pays et personnes les plus concernés par le sepsis. Sans surprise, 85% d’entre eux vivent dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires, de l’Afrique subsaharienne à l’Asie du Sud-Est, en passant par les îles du Pacifique sud. Les femmes sont plus touchées que les hommes, et 40% des cas sont survenus chez des enfants de moins de 5 ans.

Pour combattre cette maladie que l’on peut facilement prévenir et guérir grâce à des mesures simples de santé publique, les auteurs de l’étude préconisent d’« améliorer les infrastructures de santé, l’accès aux vaccins, aux toilettes et à l’eau potable, à une alimentation adaptée pour les enfants et des soins adaptés pour les mères. »La prévention en direction des nourrissons devra être revue.

Rappelant que le sepsis est aussi un problème aux Etats-Unis, où il est le tueur numéro 1 de patients dans les hôpitaux, les auteurs estiment que « tout le monde peut réduire le risque en se faisant vacciner contre la grippe et contre la pneumonie le cas échéant. Au-delà de cela, nous avons besoin de faire un meilleur travail de prévention des infections nosocomiales et des maladies chroniques, comme le diabète, qui rendent les gens plus sensibles aux infections. »

  • Source : The Lancet, le 16 janvier 2020

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Dominique Salomon

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