











Le conflit inter-ethnique qui frappe la République démocratique du Congo depuis 1998 représenterait “la crise humanitaire la plus meurtrière de ces 60 dernières années“. Cette situation, pointée par The Lancet, est pourtant passée sous silence.
Mais la force des chiffres rappelle à la réalité. Richard Brennan de l’International Rescue Commitee à New York, rapporte les dernières données sur la mortalité en RDC. Au total, le conflit a provoqué la mort de 3,9 millions de victimes. Le taux de mortalité depuis lors s’établit à 2,1 pour 1 000 et par mois. En clair 40% de plus que dans les autres pays de la sous-région. Et cela correspond à 38 000 morts supplémentaires chaque mois, par rapport aux périodes de paix !
Selon Brennan, “la plupart de ces décès aurait pu être prévenu ou pris en charge“. Mais en période de conflit, le système de soins figure parmi les secteurs les plus durement affectés. Les infrastructures sanitaires en RDC se sont totalement effondrées. D’après Amnesty International, “les combattants ont délibérément visé les centres médicaux et les hôpitaux, attaquant, pillant et détruisant nombre d’entre eux, forçant les blessés et les malades à fuir. Les structures médicales subsistantes, surpeuplées, manquent d’hygiène et des moyens élémentaires comme l’eau, l’électricité ou le matériel de stérilisation.”
Dans un commentaire accompagnant l’article du Lancet, Evelyn Depoortere d’Epicentre, -une ONG spécialisée dans l’épidémiologie- dénonce la passivité des pays industrialisés. “Les nations les plus riches ont misérablement oublié le peuple de la RDC, qui a pourtant subi l’équivalent de deux tsunamis en quelques mois“.
Source : The Lancet, 5 janvier 2006 - Photo Amnesty International
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