Le syndrome d’apnée du sommeil, une menace pour la sécurité routière

22 avril 1999

Le syndrome de l’apnée du sommeil (SAS) touche de 2% à 5% de la population adulte, mais cette affection caractérisée la nuit par des arrêts respiratoires (apnées) ou des baisses de la ventilation pulmonaire (hypopnées) est trop rarement prise en compte. Elle constitue pourtant un risque réel dans la mesure ou elle provoque une hypersomnolence durant la journée: ses victimes s’endorment ainsi à des moments – et dans des conditions – pas du tout prévues pour cela: durant un office religieux, une réunion, au feu rouge, au volant… Depuis plusieurs années les médecins ont souligné qu’elle peut se trouver à l’origine d’accidents graves. Ils demandent que soit facilité son traitement durant le sommeil de nuit par un appareil à pression positive continue (P.P.C.) ou une prothèse, soit plus rarement par la chirurgie. La prise en charge est cependant limitée par des pouvoirs publics peu convaincus du sérieux de la chose. Pensez donc, voilà un malade qui dort le jour parce qu’il dort mal la nuit!

Principal critère limitant, la reconnaissance par l’administration française qu’il existerait un risque à partir d’un indice apnée-hypopnée supérieur à 30. C’est-à-dire lorsque le nombre total des épisodes divisé par le nombre d’heures de sommeil, est supérieur ou égal à 30. Soit 240 épisodes pour une nuit de huit heures! Une étude espagnole publiée dans le New England Journal of Medicine vient de démontrer que le risque est déjà très réel à un seuil trois fois inférieur. En effet, selon le Dr Jimenez-Gomez de l’hôpital universitaire de Santander, « les malades présentant un indice apnée-hypopnée égal ou supérieur à 10 courent 6,3 fois plus de risques de provoquer un accident de la circulation ».

  • Source : A. Jimenez-Gomez et al., NEJM, 1999, vol. 340 N°11 847-851

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