Le tableau très noir de la démographie médicale

13 avril 2010

Le Conseil national de l’Ordre des Médecins (CNOM) a présenté ce matin et pour la première fois ses 23 Atlas régionaux (un par région + un pour les DOM-TOM) de la démographie médicale. L’occasion une nouvelle fois de sonner l’alarme : « cette année, la diminution du nombre de médecins en activité (2%) devient vraiment importante ». Au total, 19 régions enregistrent une baisse de leurs effectifs…

Importantes pénuries en vue. Au-delà des inégalités, la principale inquiétude concerne la pénurie à venir des médecins, généralistes comme spécialistes. A l’échelle nationale, « quinze spécialités n’ont enregistré aucune inscription entre le 1er janvier 2008 et le 1er janvier 2009 », alerte le Conseil de l’Ordre.

De plus en plus de médecins salariés. En 2008, seulement un nouvel inscrit à l’Ordre sur dix s’est installé en pratique libérale. Les deux tiers (66%) ont opté pour le salariat (hôpital, maison de retraite, industrie pharmaceutique…) et 25% choisissent de devenir remplaçant.

Le vieillissement du corps médical. se confirme plus que jamais. « La tranche d’âge des moins de 40 ans diminue de 12% alors que celle des plus de 50 ans augmente de 53% », ajoute le CNOM. Actuellement en France, l’âge moyen d’un médecin est de 51 ans.

Toujours des inégalités selon les régions. « Les inégalités territoriales s’accentuent », observe le CNOM. C’est en Picardie où la densité médicale est la plus faible. En 20 ans, le nombre de nouveaux inscrits a diminué de 29% tandis que celui des « sortants » ont augmenté de… 130% ! A l’inverse, la Corse et notamment les villes côtières comme Bastia, attire particulièrement les jeunes médecins.

Ces derniers courtisent aussi la côte provençale. D’ailleurs pour la première fois, la région PACA détrône l’Ile-de-France avec la plus forte densité médicale du pays (375 médecins pour 100 000 habitants contre 373 pour 100 000). Mais l’analyse régionale des données met en évidence de fortes disparités entre la côte et l’arrière pays.

Si l’Ile-de-France n’est plus globalement la région la plus « dense », elle concentre encore 22,4% des médecins de la métropole. La majorité exerce à Paris où la densité moyenne est de 742 pour 100 000 habitants (record du pays) contre 223,1 pour 100 000 en Seine-et-Marne.

Pour une approche locale. Pour le CNOM, opposé à « des mesures coercitives », il devient urgent de « repenser complètement l’exercice de la médecine ». Et la situation décrite dans ces Atlas « montre que l’organisation de l’accès aux soins sur le territoire nécessite une approche régionale et départementale ».

  • Source : CNOM, 13 avril 2010

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