Le vaccin contre le SIDA, moi j’y crois
14 décembre 2006
« J’avais envie d’être plus active dans la lutte contre le VIH/SIDA ». Cette jeune femme de 36 ans vient juste de recevoir une dose de vaccin. Comme plus de 700 Français, elle s’est engagée dans le réseau « Volontaires pour un vaccin ».
Un réseau auquel participent les CHU de Marseille, Nantes, Toulouse et trois centres parisiens. A Nantes, ce sont ainsi plus de 30 personnes qui pendant 18 mois, ont participé bénévolement à des essais cliniques de phase I pour un candidat vaccin contre le VIH/SIDA.
L’Agence nationale de Recherche sur le SIDA (ANRS) va lancer de nouveaux essais de vaccin préventif. Une étape qui nécessite la participation de 200 personnes supplémentaires. D’où l’appel à volontaires lancé par l’Agence.
Les critères de sélection sont à peu près similaires à ceux mis en place pour le don de sang. Il faut être en bonne santé, et avoir entre 21 et 54 ans. Pour s’inscrire, il suffit de contacter l’ANRS via son site internet ou de composer le 0800 156 156. C’est un numéro Vert, l’appel est donc gratuit. Vous devrez ensuite remplir une fiche. Si votre profil convient, le CHU le plus proche de chez vous participant au programme de recherche vaccinale vous contactera. Là vous aurez une consultation médicale, un entretien avec un psychologue et une prise de sang. Et la décision finale reviendra à l’ANRS.
Vous êtes sélectionné ? Comment cela se passe-t-il ? « Au début, il faut venir deux fois par mois pour recevoir des doses de vaccin et subir un prélèvement sanguin. Il n’y a pas vraiment de contraintes », assure un volontaire au CHU de Nantes. « C’est surtout une question de motivation », souligne le Dr Pascale Morineau-Le Houssine, médecin du service d’Infectiologie. « Les volontaires font preuve d’altruisme, ils préfèrent donner de leur temps plutôt que de l’argent. Et généralement, ce sont des personnes qui donnent aussi leur sang ».
Le protocole dure de 12 à 18 mois, « avec des visites rapprochées au début, puis un suivi mensuel » explique le Dr Morineau. « Il n’ y a aucun risque d’infection », poursuit-elle. « Dans ces essais, les volontaires reçoivent des doses de lipopeptides agissant comme un leurre du VIH/SIDA. C’est en fait un candidat pour une vaccination de rappel ». Prochaine étape en 2007, avec une étude sur la primo-immunisation.