Les adultes font la guerre… mais les enfants trinquent !

06 juin 2002

Les bombardements systématiques et les opérations coups de poing organisées pour raser les logements des populations civiles. Ce sont là les deux causes majeures de syndrome de stress post-traumatique (SSPT) parmi les enfants de Palestine et de la bande de Gaza.
Une équipe de l’université de Leicester en Grande-Bretagne vient en effet d’établir que ce syndrome – également observé au lendemain des attentats du 11 septembre à New York – atteint jusqu’à 59% des enfants exposés à ce type d’attaques brutales, qu’elles soient dictées par des impératifs de « sécurité » ou « d’épuration ethnique » selon les situations de conflit.

Selon Panos Vostanis, qui a coordonné ce travail à Leicester, les bombardements « constituent le facteur socio-économique de SSPT le plus prévisible et le plus fréquent. A l’inverse, les enfants exposés à d’autres évènements à travers les médias ou les récits des adultes sont davantage sujets à un syndrome anxieux de type anticipatif » et non pas réactionnel.

Ce travail ne crée certes pas de surprise en démontrant que les activités de guerre sont traumatisantes pour les enfants. Deux points méritent cependant de retenir notre attention. D’une part, il confirme totalement des résultats déjà observés sur des enfants du Kurdistan irakien, ou de petits Croates, ainsi que sur les enfants de populations iraniennes déplacées. Ainsi les mêmes causes entraînent-elles bien les mêmes effets. Enfin – et surtout – les troubles à type de SSPT lorsqu’ils sont observés sur des enfants, engagent littéralement leur devenir psychologique et psychiatrique. Les dégâts observés aujourd’hui auprès des centaines de milliers d’enfants de la Bande de Gaza se retrouveront donc demain et après-demain. Sans doute multipliés.

  • Source : The Lancet, vol. 359, May 25, 2002, pp. 1801-1804

Aller à la barre d’outils