Les aidants ont besoin de répit
28 juin 2024
Conjoints, amis, enfants, parents, seniors ou adolescents, tous peuvent être des aidants. L'aide régulière qu'ils apportent est essentielle aux proches en situation de handicap ou de perte d’autonomie. En France, ils sont près de 9 millions. La HAS leur consacre un rapport, et se focalise sur le repérage pour mieux proposer des solutions de répit. En voici les points clés.
La Haute Autorité de Santé (HAS) émet des recommandations visant à offrir du répit aux aidants. Certains d’entre eux sont en effet à haut risque d’épuisement et de troubles psychiques. Or, comme l’écrit l’institution : « pour continuer à prendre soin des autres, il faut aussi pouvoir prendre soin de soi ». Elle définit le répit comme un temps précieux pour aider la personne à reconnaître son rôle d’aidant et lui permet de faire une pause, de se ressourcer et de prendre du recul sur sa situation.
Elle précise : « c’est une solution qui répond aux besoins de l’aidant pour le soulager dans son quotidien d’aidance, prévenir toute détérioration de sa situation et proposer des dispositifs adaptés à sa singularité. Ces solutions peuvent être ponctuelles ou régulières, courtes ou prolongées, et prendre diverses formes, toujours évolutives et ajustées aux besoins spécifiques de chaque aidant. »
– Faire du repérage de l’aidant un réflexe
L’aidance a des répercussions sur la santé des aidants ainsi que sur leur vie personnelle, familiale, professionnelle et scolaire, de nombreux mineurs étant également concernés. Le principal enjeu réside dans le repérage des situations d’aidance et des aidants, par les professionnels de santé et du secteur médico-social, etc., stipule la HAS, qui leur fournit une grille d’évaluation à cette intention.
– Réaliser que l’on est un « aidant »
Il est cependant difficile d’agir en particulier lorsque les aidants ne se « reconnaissent pas en tant que tels », précise la HAS, qui préconise de questionner la personne sur son quotidien et sa perception de la situation, car « le repérage permet de fournir des premières informations sur les ressources disponibles et peut même déclencher un accompagnement. »
– 500 000 mineurs sont des aidants
Ils ne réalisent pas toujours qu’ils jouent le rôle d’aidants, souvent parce que cette situation diffère des idées préconçues sur l’aidance ou parce que le soutien à un parent est perçu comme quelque chose de “naturel”. Le repérage précoce de ces aidants permet d’organiser des solutions de répit adaptées à leurs besoins spécifiques, telles que le soutien scolaire et l’appui aux démarches administratives, pour « éviter des répercussions sur la scolarité, la santé, ainsi que la vie sociale et personnelle de ces jeunes ».
– Des signes d’épuisement des aidants à repérer
« Au vu de ces difficultés et de l’épuisement résultant d’une charge de plus en plus lourde, la mobilisation d’une solution de répit est essentielle », écrit la HAS. A cette fin, « certains signes peuvent initier une discussion et mettre en lumière les difficultés liées à une situation d’aidance » tels l’épuisement physique ou mental, l’isolement social, l’interruption des soins, la fréquence des arrêts maladie, les difficultés scolaires…
La possibilité de mobiliser une solution de répit est essentielle, lesquelles prennent différentes formes (accueil temporaire du proche aidé dans une structure dédiée, relai à domicile, séjours vacances-répit, ateliers bien-être…) et peuvent concerner le binôme aidant/aidé.
Reste qu’il est très difficile aujourd’hui d’identifier concrètement les professionnels de santé ou médico-sociaux formés à l’aide aux aidants et au solution de répit au niveau local. Les obstacles sont nombreux : difficultés pour identifier et contacter les organismes concernés, absence de structures adaptées à proximité, saturation des services, problèmes de financement, entre autres. Mais l’ampleur du problème, le nombre de personnes concernées, la médiatisation du sujet et le fait que les aidants sont un pilier indispensable au fonctionnement de la société peut faire bouger les lignes.