Les anticoagulants dans les fausses-couches à répétition ? Inutiles !
17 décembre 2009
La traitement par anticoagulants des femmes victimes de fausses-couches répétées et inexpliquées, en usage dans certains pays, n’est pas justifié. Et sa pratique ne doit pas être maintenue ont reconnu les participants au 51ème Congrès de l’ASH.
Le Dr Stef P. Kaandorp, du Service de gynéco-obstétrique à l’hôpital universitaire d’Amsterdam (Pays-Bas) en a fait la preuve la semaine passée, à la Nouvelle-Orléans. Ce type de démonstration est assez inhabituel, les chercheurs tendant plutôt à traquer la preuve que telle ou telle intervention est justifiée…
Mais l’information est d’importance. « Plus de 50% des fausses-couches à répétition restent inexpliquées. D’où l’habitude prise par certains confrères de prescrire à ces femmes soit de faibles doses d’aspirine -à titre anticoagulant- soit de l’héparine. »
Pour évaluer convenablement le rapport bénéfice-risque de ces pratiques, Kaandorp et ses collaborateurs ont mis en place une étude dans les règles. Une cohorte de 364 femmes de 18 à 42 ans, qui avaient toutes vécu au moins deux fausses-couches inexpliquées avant la 20ème semaine de grossesse, a été randomisée en double aveugle, en trois groupes distincts. La prise en charge en a ensuite été assurée pendant tout la durée de la grossesse – ou jusqu’à une éventuelle fausse-couche – soit par de l’aspirine, soit par de l’aspirine associée à de l’héparine, soit par un placebo.
Les résultats ont été sans appel. « Nous n’avons relevé aucune différence significative entre les femmes de ces trois groupes. Nous avons compté 54,5% de naissances parmi les femmes traitées par l’association aspirine/héparine, 50,8% dans le groupe traité avec de l’aspirine seule et 57% dans le groupe placebo. » Sans surprise également, la fréquence des effets secondaires –essentiellement cutanés – à été plus élevée dans les deux groupes traités.