Les anticorps monoclonaux, des missiles anti-cancers…

07 juillet 2004

Les découvertes qui ont permis d’expliquer comment le système immunitaire défend l’organisme contre les cancers ont entraîné un regain d’intérêt pour l’immunothérapie. C’est ainsi que sont apparus de nouveaux traitements, les anticorps monoclonaux.

Ils sont basés sur la stimulation ou le renforcement du système immunitaire, pour l’amener à reconnaître les “envahisseurs” que sont les cellules cancéreuses. A ce titre, les anticorps monoclonaux sont devenus une arme de choix. Leur mécanisme est identique à celui des anticorps produits par le corps humain. La différence, c’est qu’ils sont produits en laboratoire.

Contrairement à la chimiothérapie qui bombarde la tumeur, les anticorps monoclonaux agissent comme des “missiles biologiques”. Ils visent la tumeur, et ils l’attaquent à l’aide d’une substance médicamenteuse ou de toxines. En ciblant uniquement les cellules malades, ils provoquent moins d’effets secondaires que les chimiothérapies actuelles, même si ces dernières ont fait de réels progrès.

Les anticorps monoclonaux sont davantage des médicaments qui privent la cellule cancéreuse de ses possibilités de croissance, que des médicaments qui la poussent à mourir“, affirme Michel Marty, cancérologue à l’Institut Gustave Roussy de Villejuif et Président d’Eurocancer. Et ces traitements sont d’ores et déjà accessibles aux patients.

Dans le cancer du sein par exemple, l’herceptine est disponible depuis plusieurs années. “C’est un anticorps monoclonal dirigé contre un récepteur qui, dans 20% à 30% des cancers du sein, est sur-exprimé à la surface des cellules cancéreuses.” souligne Michel Marty. Après s’être fixé sur le récepteur, il permet au système immunitaire de prendre le relais pour détruire les cellules tumorales.

Enfin poursuit notre spécialiste, “dans certains lymphomes, le Mabthera permet de bloquer la prolifération des lymphocytes B.“. Administré en association avec la chimiothérapie, ce médicament permet d’augmenter considérablement la survie des malades.

  • Source : Interview du Pr Michel Marty - Eurocancer 29 juin - 1er juillet 2004

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