Les asthmatiques ont toujours du mal à utiliser leurs inhalateurs

23 décembre 2005

Les fabricants ont beau se creuser la tête et mettre au point de nouveaux dispositifs d’inhalation, leur utilisation laisse toujours autant à désirer. Une étude italienne montre qu’un asthmatique sur quatre utilise mal son aérosol pressurisé.

Anciens ou nouveaux modèles, l’étude ne constate aucune amélioration dans l’utilisation de tous ces dispositifs. Ceux qui les emploient le plus mal sont les plus âgés, les moins instruits et aussi les moins formés à l’utilisation d’un inhalateur. Et les erreurs les plus nombreuses viennent de ceux qui ne connaissent pas les médicaments qu’ils utilisent. Or la seule façon de bien gérer son asthme, c’est de maîtriser l’inflammation des bronches en prenant correctement et de façon suivie son traitement.

Le Pr Frédéric de Blay, chef du service de pneumologie au CHU de Strasbourg, partage ce triste constat. “Un quart des asthmatiques savent bien se servir de leur dispositif d’inhalation, 50% l’ont su mais ont oublié, et 25% n’ont jamais su l’utiliser !” Sans parler de tous les patients qui ne soignent pas. “Un sur trois suit réellement son traitement“. Or une mauvaise observance est synonyme d’un moins bon contrôle de la maladie. Et naturellement, d’un risque accru de crises et de complications.

Est-ce à dire qu’il faut baisser les bras ? Pas du tout ! Inhaler un médicament, c’est évidemment plus compliqué que de l’avaler. Mais cela s’apprend. Comprendre sa maladie et les médicaments qui la soignent, c’est fondamental pour bien maîtriser son traitement. Tous les spécialistes l’affirment : l’éducation est la meilleure façon d’aider les malades à se traiter correctement. Il est donc nécessaire que les asthmatiques soient entraînés, par des professionnels de santé, au bon maniement de leurs inhalateurs.

Cela étant, tous les médicaments contre l’asthme ne se prennent pas par inhalation. Ainsi les anti-leucotriènes -qui ne remplacent ni les bronchodilatateurs ni les dérivés de la cortisone mais complètent l’action anti-inflammatoire de ces derniers- sont-ils pris sous forme de comprimés, à raison d’un par jour. A retenir en particulier chez l’adolescent asthmatique, chez qui la gêne et le regard de l’autre compromettent tellement le bon suivi du traitement. De plus, les antileucotriènes ne sont pas non plus réservés à l’asthme, puisqu’ils sont également efficaces sur la rhinite allergique, qui touche près de 80% des asthmatiques.
Association Asthme et Allergies – 3, rue Hamelin 75116 Paris – Tél. : 01 47 55 03 56 – www.asmanet.com.

  • Source : Confédération des Syndicats médicaux Français, interview du Pr Michel Chassang, 20 décembre 2005

Aller à la barre d’outils