Les boissons sucrées augmentent les risques de maladies du foie
16 août 2023
Surpoids, obésité, diabète, maladies cardiovasculaires, les boissons sucrées sont incriminées dans de nombreuses pathologies. Et le foie n’est pas épargné. Faisons le point sur les risques d’atteintes hépatiques liées à la consommation de sodas et jus de fruits artificiels.
Les boissons contenant des sucres ajoutés exposent les consommateurs réguliers à un surrisque de cancer du foie. Et plus globalement, elles augmentent la mortalité due aux maladies chroniques du foie.
Pour le prouver, des chercheurs américains* ont suivi une cohorte de 98 789 femmes ménopausées pendant 20,9 années. « Celles qui consommaient une ou plusieurs boissons sucrées par jour avaient 18% de risque de développer un cancer du foie, contre 10,3% chez celles qui consommaient trois portions ou moins de boissons sucrées par mois », résume le Pr Xuehong Zhang, principal auteur de l’étude.
Une incidence donc bien moindre dès lors que la consommation de boissons sucrées reste modérée. Autre donnée : la mortalité des grandes buveuses de sodas était de 17,7 pour 100 000 femmes par an, contre 7,1 pour 100 000 chez les femmes peu adeptes de ces boissons.
Triglycérides et phénomène inflammatoire
Parmi les facteurs d’explication : une alimentation sucrée constitue un facteur de risque d’excès pondéral, lui-même impliqué dans la surexposition au risque de cancer. La graisse est en effet connue pour favoriser l’apparition de lésions tumorales. Ainsi, à l’échelle mondiale, 3,6% des nouveaux cas de cancers diagnostiqués chez les plus de 30 ans trouvent leur origine dans un surpoids ou une obésité.
Par ailleurs, les édulcorants comme l’aspartame ajoutés dans les boissons industrielles light afin de conserver une saveur sucrée tout en diminuant l’apport calorique, sont aussi connues pour leurs propriétés cancérogènes. Les tumeurs le plus souvent diagnostiquées chez les patients souffrant d’obésité (cancers digestifs, reins, seins, col de l’utérus, ovaires…) étant les plus fréquemment rapportés chez les buveurs de sodas.
Enfin, la surconsommation de sodas augmente le risque de souffrir d’une NASH, maladie du soda, autrement appelée stéatose hépatique non alcoolique dans sa forme la plus avancée. Comment se traduit cette pathologie affectant 20 à 30% de la population française ? Lorsque les apports en sucres (et en gras) sont excessifs, un déséquilibre survient : un nombre important de graisses s’accumule sous forme de triglycérides dans le foie. Un phénomène inflammatoire s’en suit. Au fil du temps, les cellules hépatiques se détruisent et le trouble peut s’aggraver en fibrose puis en cirrhose.
*Brigham and Women’s Hospital and Harvard Medical School in Boston
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Source : JAMA Network, le 8 août 2023 – Portail Cancer Environnement, Inserm, sites consultés le 9 août 2023
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet