Alimentation : quels produits contiennent de l’aspartame ?
17 juillet 2023
Le Centre international sur le cancer (CIRC) a classé l’aspartame comme possible cancérogène pour l’homme. Cet édulcorant chimique est l’un des plus utilisés dans l’industrie agroalimentaire.
Découvert en 1965 par des chercheurs américains, l’aspartame fait depuis des années l’objet de controverses. Edulcorant de synthèse, ce faux-sucre a été autorisé aux Etats-Unis en 1981, en France en 1988 puis en Europe en 1994.
Le Centre international sur le cancer (CIRC) et le Comité mixte d’experts des additifs alimentaires de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) ont rendu, vendredi 14 juillet, un avis commun sur cet additif alimentaire. Ils ont ainsi classé l’aspartame comme « peut-être cancérogène pour l’homme », c’est-à-dire qu’il présente des preuves limitées de risque de cancer chez l’homme.
Sur les étiquettes des emballages alimentaires, la mention de cet édulcorant, également utilisé comme exhausteur de goût, est obligatoire. Il peut être nommé par son nom ou cité par son code européen, E 951. « La mention ‘contient une source de phénylalanine’ signale également sa présence », précise encore le site du ministère de la Santé. Autorisé dans plus de 90 pays, on le retrouve dans des milliers de produits dans le monde entier.
Utilisé dans les produits « lights »
L’aspartame est aussi calorique que le sucre mais avec un pouvoir sucrant près de 200 fois supérieur à celui du saccharose, les doses utilisées pour donner un goût sucré aux produits sont donc largement moins élevées. C’est pourquoi l’aspartame est retrouvé dans de nombreux produits à faible teneur en calories, des produits dits « lights » ou allégés.
On retrouve l’aspartame dans :
- Des boissons non-alcoolisées (les sodas)
- Des plats préparés
- Des substituts de repas
- Des desserts et crèmes glacées
- Des produits laitiers (yaourts)
- Des chewing-gums
- Des bonbons et pastilles
- Des céréales pour le petit déjeuner
- Des sucrettes
L’aspartame est aussi présent dans de nombreux médicaments, plus de 600 selon le ministère de la santé, et certains dentifrices.
Le CIRC et l’OMS, qui ont mené des évaluations indépendantes mais complémentaires, n’ont toutefois pas jugé utile de modifier la dose journalière admissible d’aspartame recommandée, soit de 0 à 40 mg par kg de poids corporel. « Les évaluations concernant l’aspartame ont indiqué que, si la sécurité sanitaire ne constitue pas une préoccupation majeure compte tenu des doses couramment utilisées, des effets potentiels ont été décrits et doivent faire l’objet d’études plus nombreuses et plus approfondies », a précise lors d’une conférence de presse le Dr. Francesco Branca, directeur du département nutrition et sécurité sanitaire des aliments de l’OMS.
A noter : en mars 2022, une étude française publié dans la revue PLOS Medicine a montré « que, comparées aux non-consommateurs, les personnes qui consommaient le plus d’édulcorants, en particulier d’aspartame et d’acésulfame-K avaient un risque plus élevé de développer un cancer, tous types de cancers confondus ». Plus particulièrement, des risques plus élevés ont été observés pour le cancer du sein et les cancers liés à l’obésité.
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Source : Inserm, OMS, ministère de la santé
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Ecrit par : Dorothée Duchemin - Edité par Emmanuel Ducreuzet