Les cauchemars, annonciateurs de la maladie d’Alzheimer ?

28 septembre 2022

Selon une étude de l'Université de Birmingham, les seniors sujets aux cauchemars récurrents seraient plus susceptibles de recevoir un diagnostic de démence.

Les cauchemars sont-ils un signe de maladies neurodégénératives ? En juin 2022, une équipe de l’Université de Birmingham, avait montré que les mauvais rêves, lorsqu’ils deviennent récurrents chez les personnes âgées, pouvaient marquer les premiers signes de la maladie de Parkinson.

Ces mêmes chercheurs se sont cette fois penché sur la maladie d’Alzheimer. Et selon eux, « des rêves pénibles, ou des cauchemars, peuvent être liés au risque de démence et au déclin cognitif chez les adultes en bonne santé. »

Entre 2002 et 2012, les scientifiques ont analysé les données de trois cohortes comprenant plus de 600 femmes et hommes âgés de 35 à 64 ans et 2 600 adultes de plus de 79 ans. Point commun : tous étaient exempts de démence au début de l’étude.

Ces données ont été analysées à l’aide d’un logiciel statistique pour déterminer si les participants ayant une fréquence plus élevée de cauchemars étaient plus susceptibles de connaître un déclin cognitif.

Plus les hommes que les femmes

Résultat : les participants d’âge moyen (35-64 ans) qui faisaient de mauvais rêves chaque semaine étaient quatre fois plus susceptibles de connaître un déclin cognitif au cours de la décennie suivante. Et le risque était multiplié par 2 pour les plus de 79 ans.

Par ailleurs, l’étude a révélé que les associations étaient beaucoup plus fortes pour les hommes que pour les femmes. Par exemple, les hommes âgés faisant des cauchemars chaque semaine étaient cinq fois plus susceptibles de développer une démence que ceux ne signalant aucun mauvais rêve. Chez les femmes, l’augmentation du risque n’était que de 41 %.

Pour les auteurs, ces résultats sont importants car « il existe très peu d’indicateurs identifiés de risque de démence. Même si davantage de travaux sont nécessaires, nous pensons que les mauvais rêves pourraient être un moyen utile d’identifier les personnes à haut risque de développer une démence et de mettre en place des stratégies pour ralentir l’apparition de la maladie. »

  • Source : The Lancet, eClinicalMedicine

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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