Les dons du sang ouverts sans conditions aux homosexuels
12 janvier 2022
Pour les associations LGBT qui portent le combat depuis des décennies, c’est la fin d’une discrimination. A compter du 16 mars prochain, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes n’auront plus à observer une période d’abstinence avant de donner leur sang, annonce le ministre de la Santé.
Lentement mais sûrement, les conditions d’accès au don du sang évoluent. Depuis 1983 et pendant des décennies, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ont été purement et simplement exclus du don du sang. En cause à cette époque, la crainte de dons contaminés par le VIH, le virus du Sida, dont l’incidence était – et est toujours – beaucoup plus élevée que chez les personnes hétérosexuelles.
Puis, le cadre s’est progressivement assoupli. D’abord en 2016, avec l’autorisation sous conditions des dons de sang et de plasma : 12 mois d’abstinence avant le prélèvement sanguin, et pour les dons de plasma, un délai de 4 mois pour les hommes n’ayant eu qu’un seul partenaire pendant cette période. Le don de plasma permet en effet « des techniques supplémentaires de sécurisation non applicables aux autres produits sanguins », rappelle Santé publique France. Là encore, ces restrictions étaient liées à la crainte de dons contaminés.
« Risque résiduel »
Jugeant la mesure discriminatoire, plusieurs associations luttant contre l’homophobie avaient saisi – en vain – le Conseil d’Etat pour obtenir la levée de la période d’abstinence d’un an. En 2017, le gouvernement change ; l’année suivante, la ministre de la Santé de l’époque, Agnès Buzyn, poursuit le travail entamé par l’équipe précédente et engage des travaux pour étudier une ouverture plus large du don de sang aux HSH. Objectif : estimer le « risque résiduel lié au VIH » pour cette population.
Chargée d’évaluer ce risque, Santé publique France conclue que « l’ouverture du don de sang aux HSH n’ayant pas eu de rapport sexuel entre hommes dans l’année n’a pas augmenté le risque de transmission du VIH par transfusion ». Cette crainte de sur-risque étant désormais écartée, le délai d’abstinence avant d’effectuer un don est ramené à 4 mois, en février 2020.
Dernière étape, la signature ce mercredi de l’arrêté qui officialise la fin de l’« ajournement », autrement dit de tout délai jusque-là imposé aux HSH. En clair, de toute période d’abstinence avant de donner sang ou plasma. Cette mesure entrera en vigueur à partir du 16 mars 2022, mettant fin à une discrimination de près de 40 ans.
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Source : Santé publique France, ministère de la Santé, le 12 janvier 2022
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Vincent Roche