VIH : comment faire baisser l’incidence chez les gays ?

24 juin 2015

L’incidence du VIH chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes est toujours élevée. Plaçant les gays parmi les populations les plus à risque. Entre 2004 et 2013, les diagnostics d’infection au virus du SIDA dans cette population ont même connu une hausse de 33% en Europe. Le Centre européen pour la Prévention et le Contrôle des Maladies (ECDC) s’en inquiète et publie de nouvelles recommandations concernant les mesures à valoriser pour (enfin) réduire ces chiffres alarmants.

En 2013, un total de 29 157 nouveaux diagnostics de VIH a été recensé dans l’Union européenne. Parmi eux, les contaminations entre homosexuels représentent près de la moitié (42%). En outre, la majorité des nouveaux cas de syphilis en 2013 concernent également des gays.

Comment enrayer cette tendance ? Vaccination contre les hépatites A et B, accès facile aux préservatifs et au dépistage par le test… Les mesures mises en valeur dans les dernières recommandations de l’ECDC n’ont rien de nouveau. Mais sans volonté politique, elles ne suffiront pas à faire baisser le nombre de nouveaux diagnostics. « Il faut concentrer les efforts sur les mesures validées scientifiquement et connues pour être efficaces », insistent toutefois les rédacteurs de ce document.

Des mesures déjà validées, à combiner

  • L’accès facile aux préservatifs doit être favorisé. En effet, malgré le développement de nouveaux traitements préventifs, l’usage du préservatif doit continuer d’être la règle pour tous. Ce premier conseil est d’autant plus essentiel qu’une étude de la mutuelle étudiante Smerep publiée en 2015 souligne que 43% des étudiants français n’utilisent pas systématiquement un préservatif. Hétérosexuels comme homosexuels doivent donc conserver ce reflexe pour éviter d’être contaminés ;
  • Les tests de dépistage du VIH et des autres IST doivent être disponibles et être associés à des conseils avertis ;
  • Une information de qualité et accessible concernant les risques et la prévention devrait être diffusée auprès des homosexuels ;
  • Les traitements antirétroviraux, ainsi que ceux contre les hépatites et autres IST devraient être disponibles en quantités suffisantes pour tous les malades ;
  • Pour lutter contre les hépatites A et B, la vaccination doit être promue ;

« Pour que ces mesures aient un impact optimal, il faut absolument les combiner les unes aux autres », insiste l’ECDC. Et « l’identification des modes de prévention doit être associée à la réduction de la stigmatisation du VIH en général, et parmi les homosexuels en particulier. »

  • Source : ECDC, 17 juin 2015- Etudes Opinion Way pour la SMEREP réalisées selon deux questionnaires en ligne du 9 avril au 7 mai 2015 auprès de 654 étudiants d’Île-de-France et 500 étudiants de toute la France, et du 23 avril au 21 mai 2015 auprès de 427 lycéens d’Ile-de‐France et 407 lycéens de toute la France

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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