Les femmes violentées sous l’emprise de l’alcool

18 juin 2003

Une étude publiée dans le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) montre que les femmes n’ont pas les mêmes raisons de boire. Les plus âgées chercheraient à oublier les violences qu’elles subissent, les plus jeunes cherchant à faire la fête…

L’enquête nationale sur les violences envers les femmes, réalisée en 2000 auprès de 6 970 femmes de 20 à 59 ans, a montré que 41% d’entre elles consomment de l’alcool au moins une fois par mois. Les consommations plus importantes – une fois par semaine ou une fois par jour – ne concernent respectivement que 17% et 6% des personnes interrogées.

Plus de la moitié des consommatrices boivent un verre par jour. Elles sont 40% à se laisser aller jusqu’à 2 ou 3 verres, et 7% seulement à dépasser ce niveau de consommation. Il est rassurant d’observer que les deux tiers des 20/24 ans affirment ne jamais consommer d’alcool mais ce n’est le cas que pour 61% des 25/34 ans. La proportion continue ensuite de décroître jusqu’à 45 ans, pour ne plus descendre en dessous de 54,2%. Il n’en reste pas moins que d’après ces chiffres, plus d’une femme sur deux affirme ne jamais boire d’alcool !

A l’inverse, une sur cinq se laisse aller à des excès festifs une fois l’an. Mais le plus préoccupant, c’est sans doute le sort de ces 2,5% de femmes qui assurent augmenter leur consommation d’alcool « pour affronter les épreuves de la vie. » Cécile Brossard et François Beck, du BEH, notent par conséquent que « la grande majorité des femmes boit de façon occasionnelle voire exceptionnelle. Autrement dit, l’alcool reste une affaire d’hommes. » Si chez les plus jeunes son abus est généralement d’ordre festif, chez les femmes plus âgées il paraît lié aux phénomènes de violence. Chaque mois en France, six femmes meurent sous les coups de leur conjoint ! Mais combien les subissent sans être reconnues ni comptabilisées ?

  • Source : Le Quotidien du Médecin, n°7337, mardi 20 mai 2003, BEH

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