Les fleurs à l’hôpital : une nuisance toute relative
11 janvier 2010
Mangeuses d’oxygène et surtout nids à microbes : la présence de fleurs dans les hôpitaux est accusée de bien des maux. Mais en réalité, elles semblent essentiellement nuisibles… au personnel soignant !
Une étude menée par l’Imperial College de Londres, révèle en effet que les infirmières britanniques perdent chaque jour un temps considérable à s’occuper des fleurs offertes aux patients. De fait, la plupart se dit favorable à leur interdiction au sein de l’établissement où elles sont employées.
L’argument est imparable, bien davantage que d’imputer aux fleurs de graves conséquences sur la santé des malades. Les études ont d’ailleurs démontré l’impact négligeable de ces dernières sur la qualité de l’air dans les chambres. Un rapport publié dans les années 70, arguait également de l’abondance de bactéries dans l’eau des fleurs : là encore, rien n’a été prouvé.
« Il ne faudrait pas oublier toutefois les bénéfices procurés par les fleurs, tant sur le moral des malades que sur leur état physique », soulignent Giskin Day et Naiome Carter, chercheurs à l’Imperial College. Ainsi les patients dont les chambres sont fleuries paraissent-ils beaucoup moins souffrir. Au point qu’ils réclament moins d’antalgiques ! Ils sont aussi moins anxieux, moins fatigués, et certains même voient leur tension artérielle s’améliorer…
En France, aucune règlementation n’interdit les fleurs dans les chambres d’hôpitaux. La décision est laissée à la libre appréciation de chaque établissement. La grande majorité des maternités autorise naturellement les fleurs, mais la tendance générale s’oriente vers une moins grande tolérance. Et cela, quels que soient le service et la cause de l’hospitalisation.
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Source : British Medical Journal (BMJ), 16 décembre 2009 ; interview Cédric Lussiez, Fédération hospitalière de France, 29 décembre 2009.