Les Français et leur santé : des droits, mais aussi des devoirs

29 novembre 2007

« S’engager pour sa santé : Pourquoi ? Comment ? » Dans le cadre de la « Conférence de citoyens 2007 » qui s’est tenue hier à Paris, une vingtaine de Français se sont accordés sur une Charte de recommandations en matière de santé publique. Tout juste rendue publique, elle est présentée comme une déclaration des droits et devoirs des citoyens dans deux domaines essentiels : la prévention et la consommation de soins.

Après 6 jours de formation avec des experts indépendants, puis une matinée de débats parfois vifs avec des personnalités de premier plan, ces Français « engagés » ont dressé un constat réaliste de notre système de santé. Ils reconnaissent son efficacité, notamment en cas de maladie lourde ou longue. Ils ont dit l’attachement qu’ils lui portent, au nom de la solidarité et de l’équité.

En revanche, ils réclament davantage d’informations. Ils s’estiment en effet « très mal informés sur le fonctionnement du système de santé, sur ses coûts et les choix des pouvoirs publics ». Ils en déplorent aussi les paradoxes. Ainsi le patient, bien qu’il ait de plus en plus de liberté pour choisir son traitement, ne dispose-t-il pas toujours « de l’information nécessaire à la prise de décision ».

Vers une liste noire des hôpitaux « dangereux » ?

Côté prévention, le bon sens l’emporte. Les patients se voient ainsi assigner des devoirs: « s’éduquer, s’informer, consulter précocement un professionnel de santé, éviter les produits addictifs et renforcer l’auto-contrôle des risques ». Et sans surprise, une nouvelle augmentation des crédits à la prévention est demandée.

En matière de consommation de soins, le premier devoir d’un citoyen est « de participer à leur financement quels que soient ses revenus ». Sans oublier une obligation « de respecter le contrat de confiance avec (le) médecin, et en particulier la bonne observance du traitement ». En contrepartie d’une plus grande responsabilité assumée, quelques exigences sont également formulées. Et notamment la mise en place d‘« un véritable contre-pouvoir par les associations de patients et d’usagers, dans un monde médical (…) dominé par des intérêts difficilement identifiables ». Mais aussi – curieux contraste avec la publication récurrente de « palmarès » des hôpitaux – la demande d’établissement d’une… liste noire des hôpitaux dangereux !

Le document est intéressant. La grande inconnue, c’est le futur que lui réserveront les politiques. Faisons confiance au Collectif inter-associatif sur la Santé (CISS) pour veiller à ce qu’il ne reste pas lettre (totalement) morte…

  • Source : GSK, IFOP, Conférence de Citoyens 2007, face à Yves Bur (député UMP), Claude Evin (ancien ministre de la Santé), Jean-Marie Le Guen (député PS), Christian Saout (Président du CISS), Didier Tabuteau (Chaire Santé, Sciences-Po Paris) et Frédéric van Roekeghem (Directeur général de la CNAMTS), 28 novembre 2007

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