Allaitement: mieux informer les Françaises
20 septembre 2012
Prévention des risques de diabète, d’obésité ou d’allergies, retour au poids de forme… Ce n’est plus à démontrer, l’allaitement maternel participe en bien des points à la bonne santé de l’enfant… et de sa maman. Or la dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) nous apprend que si deux tiers des nourrissons sont bien mis au sein durant le séjour à la maternité, ils ne sont plus que la moitié dans ce cas après un mois.
Les équipes de l’Institut national de Veille sanitaire (InVS) ont travaillé à partir de l’étude Epifane (pour Epidémiologie en France de l’Alimentation et de l’Etat nutritionnel des enfants pendant leur première année de vie). Celle-ci était fondée sur une cohorte robuste, qui comprenait pas moins de 3 500 nourrissons nés entre le 16 janvier et le 5 avril 2012.
Plus des deux tiers (69%) des enfants ont été nourris au lait maternel à la maternité : de façon exclusive pour 60% d’entre eux, et en association avec des formules lactées dans 9% des cas. Dès l’âge d’un mois, ils n’étaient plus que la moitié (54%) à être allaités. Et seulement 35% sur un mode exclusif.
Alors que la promotion de l’allaitement maternel fait partie des objectifs du Programme national Nutrition Santé (PNNS), ces données illustrent le retard de la France dans ce domaine. Par rapport à certains de nos voisins européens, comme la Norvège où 96% des mamans continuent d’allaiter à un mois, le déficit est flagrant ! Dans le détail, comment se répartissent ces résultats ?
– Premier enseignement de cette étude, les femmes dont le niveau d’études est inférieur ou égal au baccalauréat sont moins nombreuses que les anciennes élèves de l’enseignement supérieur, à se lancer dans l’allaitement maternel dès la maternité. Et au bout d’un mois, cet écart a tendance à se creuser encore ;
– Les femmes nées à l’étranger sont également, plus nombreuses à allaiter que celles qui sont nées sur le sol français ;
– Les baisses les plus importantes dans le taux d’allaitement, sont observées chez les mères qui ont fumé pendant leur grossesse ;
– Enfin le rôle des hommes n’est pas négligeable. Les jeunes mamans dont le conjoint a une perception négative de l’allaitement maternel, affichent en effet des taux d’allaitement très faibles au regard des autres : moins d’une femme sur trois à la maternité (28,7%) et seulement une sur cinq à un mois (20,4%).
Pour les rédacteurs du BEH, ces conclusions « soulignent l’importance de l’information dispensée pendant la grossesse pour la promotion de l’allaitement maternel. Les actions de santé publique devront donc tenir compte des facteurs sociaux et démographiques pour cibler les groupes à risque, en particulier les jeunes mères et celles de faible niveau d’éducation. »
Aller plus loin : Consultez les fiches Dix faits sur l’allaitement maternel publiées par l’OMS.