Les hommes salariés d’Air France à risque de mélanome
22 janvier 2019
Olena Yakobchuk/shutterstock.com
Comparés à la population française, les taux de mortalité par mélanome seraient plus élevés chez les hommes travaillant dans le groupe Air France. Un constat rapporté dans la dernière publication du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France.
Travailler chez Air France expose-t-il à un risque de décès plus élevé ? Quelles en sont les causes ?Pour le savoir, Santé publique France a analysé les « causes de décès des salariés en comparaison à la population générale française ».
« À partir des fichiers du personnel, tous les salariés en activité au moins 365 jours entre 1968 et 2007 ont été identifiés, ainsi que leur catégorie professionnelle (agent, technicien, maîtrise, cadre) et leur métier. » Les taux et les origines des décès ont ensuite été comparés aux données de la population générale.
Les cancers, principales causes de décès
Au total, sur les 22 299 hommes et 1 978 femmes inclus dans l’étude, 4 371 décès ont été enregistrés. Parmi eux, 4 222 concernaient des hommes et 149 des femmes. Des chiffres moindres par rapport à ceux « de la population générale ».
Un excès de décès par mélanome malin de 70% est notamment observé chez les hommes. Dans une précédente étude, un lien entre les métiers des personnels navigants (hôtesses, stewards et pilotes) et un sur-risque de mélanome avait déjà été observé.
Globalement chez les salariés d’Air France, « les tumeurs malignes représentent la première cause de mortalité (1 décès sur 3) devant les maladies cardiovasculaires (1 sur 4) et les causes externes de blessure et d’empoisonnement (1 sur 13) ».
Des campagnes de prévention
Enfin, le risque de décès est « plus élevé pour les personnes ayant travaillé le plus longtemps en tant qu’agent par rapport aux cadres ».
Ces données ont incité la direction à cibler des campagnes de prévention contre le cancer de la peau. « En effet, l’identification dans notre étude d’un risque de décès par mélanome malin plus élevé chez les hommes a entraîné la mise en place d’actions de prévention spécifiques (sensibilisation au risque solaire, journées de dépistage). »
A noter : de précédentes études menées sur le sujet mettaient en avant un risque élevé de cardiopathies ischémiques, de cancers des os, de cancers du sein.