Les mains sales, véhicules préférés des bactéries…

12 novembre 2004

Devenir résistant à la pénicilline sans jamais avoir été traité au préalable avec cet antibiotique. C’est pourtant ce qui arrive lorsque l’on est infecté par le Staphylocoque doré. Pour y échapper, rien de plus efficace que… le lavage des mains.

Un des plus vieux antibactériens au monde ! Ce problème de résistance à l’antibiotique se pose souvent dans les hôpitaux. Xiaoyan Song est chercheur au Johns Hopkins Medical Hospital de Baltimore, aux Etats-Unis. Il a étudié les dossiers de 2 300 patients admis dans cet hôpital entre 2000 et 2002. Aucun n’avait d’antécédents de pénicillino-résistance. Mais 77 d’entre eux -soit 3,4%- ont malgré tout été contaminés par cette bactérie à l’occasion de leur séjour… Et cela sans avoir reçu de traitement à la pénicilline.

A l’occasion de la 44ème Conférence sur les agents antimicrobiens et la chimiothérapie qui s’est récemment tenue à Washington , Song relève que les patients ainsi infectés “ont tendance à être, au moment de leur hospitalisation, dans un état de faiblesse généralisée.” Plus intéressant peut-être, “nous avons constaté que la plupart avaient été transférés d’une unité de soins à une autre.” En d’autres termes, les patients infectés ont été traités par plusieurs médecins, “par plusieurs mains” selon l’expression de Xiaoyan Song.

Un constat qui l’amène à rappeler une règle de base en hygiène hospitalière: “Les professionnels de santé doivent toujours se laver les mains avant d’approcher un malade.” Et quant à ces derniers, “ils doivent constamment demander à leurs médecins s’ils ont observé cette règle avant de les toucher.” Une question de bon sens… mais pas facile à poser.

  • Source : Johns Hopkins Medical Institutions, 30 octobre 2004

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