Les optimistes, pas si heureux ?

21 juillet 2020

Contrairement aux idées reçues, voir le verre à moitié plein en permanence n’est pas forcément la clé du bonheur. Les personnes réalistes seraient ainsi les plus heureuses…

Ils sourient tout le temps, ils ont le don de relativiser chaque mauvaise nouvelle, de transformer un défaut en qualité et aucune phrase négative ne sort de leur bouche… on les appelle les optimistes, les personnes les plus heureuses de votre entourage. A priori ! Car des chercheurs britanniques* contredisent aujourd’hui ce lien jusqu’ici indiscuté entre optimisme et bonheur.

L’équipe du Dr Chris Dawson, co-auteur de l’étude, a ainsi suivi 1 600 volontaires pendant 18 ans. Régulièrement, tous ont complété des questionnaires sur leur épanouissement personnel. Et passé des tests psychologiques évaluant leur degré de stress. Le niveau de vie et le degré de confiance en soi étaient aussi relevés à différentes reprises.

Résultat, les sujets qui avaient une haute estime d’eux-mêmes étaient moins heureux, comparés aux personnes davantage lucides sur leurs défauts et sur leurs qualités. Comme si le fait de se croire bon en tout point nuisait au bien-être individuel.

« Les optimistes auraient tendance à sur-estimer la probabilité des bonnes nouvelles, et à sous-estimer la survenue de mauvaises nouvelles ». En conséquence, ils ne seraient pas préparés à affronter une mauvaise passe et seraient plus touchés par la déception, par rapport aux personnes plus en prises avec la réalité qui tombent de moins haut en cas d’événements tristes ou difficiles. Cette étude semble concerner nombre d’entre nous. Selon les scientifiques, 80% de la population appartient à la catégorie « des optimistes irréalistes » !

Les optimistes plus laxistes face au Covid-19 ?

Dans le contexte de crise sanitaire que nous traversons, ces traits de caractères sont à considérer. « Les optimistes semblent se sentir plus protégés face au risque de Covid-19 », décrit le Pr David de Meza, co-auteur de l’étude. En conséquence, « ils seraient bien moins rigoureux dans le respect des gestes barrière ». A l’inverse, les pessimistes craignent au plus haut point « de sortir de chez eux ou de renvoyer leurs enfants à l’école ». Les plus modérés, les réalistes donc, trouvent eux naturellement l’équilibre entre précaution et modération.

* University of Bath, London School of Economics and Political Science (LSE) 

  • Source : Personality & Social Psychology Bulletin, le 6 juillet 2020

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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