











Accueil » Santé Publique » Les patients ? Surtout pas des assujettis
“Il faut écouter les patients et leurs revendications” déclarait cet été Pat Cox, ancien président du Parlement européen, à la lecture des résultats d’un sondage BVA/Destination Santé. De leur côté, les patients ne veulent plus être traités comme des assujettis.
En acteurs éclairés de leur santé, les Français n’hésitent plus à solliciter leur médecin ou leur pharmacien lors de la prescription. Ils veulent en savoir toujours plus et plaident en faveur de sources d’information multiples, dont les fabricants font partie. En insistant toutefois sur la validation des informations par les autorités de santé.
Ont-ils les moyens de se faire entendre ? Sans aucun doute… Ainsi commencent-ils à être impliqués au sein d’instances comme l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé. A l’AFSSaPS donc, quatre groupes de travail ont été constitués fin 2004. Et ils se réunissent régulièrement. Comme le souligne Jean Marimbert, son Directeur général, “le développement des liens avec les associations de patients est un axe fort pour nous. La sécurité sanitaire n’est pas une notion abstraite. Car au bout du compte, c’est la protection du patient qui est en jeu“.
Christian Saout, Président d’AIDES est l’un des représentants des usagers du système de santé au sein du Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance-maladie. Il confirme que “les patients ne veulent plus être inféodés à leur médecin. Certains posent effectivement des questions, ce qui leur permet de mieux comprendre leur traitement et donc de mieux se soigner. Mais encore faut-il que le médecin leur accorde du temps. Ce n’est pas toujours le cas“.
Le temps n’est pas le seul obstacle dans la relation médecin/patient. Pour Christian Saout, “d’une manière générale, les malades ont toujours très envie de discuter ‘médicaments’ avec leur médecin mais ils n’ont pas toujours les outils. De ce point de vue-là, l’idée d’une base de données certifiée et indépendante sur les médicaments est une chose qui manque. C’est à cette condition que pourra s’équilibrer la relation médecin/patient“. Une bonne idée en théorie, mais dont la mise en pratique s’avère pour le moins délicate. Difficile de considérer le Dictionnaire Vidal, si complexe, comme une référence en matière de clarté…
Source : Sondage BVA pour Destination Santé, réalisé les 13 et 14 mai dernier auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. 1006 personnes ont été interrogées par téléphone, selon la méthode des quotas.
Source : de notre correspondant permanent à Genève, et données OMS, 10 novembre 2005 - Photo OMS/Jean-Marc FERRE
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