











Dans le cadre des 50e journées d’études de l’AFDN, qui se sont tenues début juin à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), le Dr Marc de Kerdanet, pédiatre diabétologue au CHU de Rennes, s’est voulu rassurant. «En fonction de leurs choix éducatifs, nous encourageons les familles à autoriser une consommation raisonnable d’aliments sucrés aux enfants qui souffrent de diabète ».
Sucreries et diabète : la liaison dangereuse ?
« Je rencontre des jeunes diabétiques, persuadés qu’ils ne doivent pas consommer de sucreries » ajoute Nathalie Jaupitre, diététicienne au Centre Rey Leroux, près de Rennes. « Le mot de diabète en lui-même, est encore aujourd’hui synonyme d’une privation complète des aliments sucrés. Pourtant, celle-ci ne concerne que les diabétiques de type 2, pour limiter leur surpoids. Or elle est parfois, prise en compte à tort par les familles dont un enfant souffre de diabète de type 1.»
Dans leur cas, « il n’y a aucun intérêt à supprimer les produits sucrés » assure-t-elle. Par ailleurs, demander à un enfant de s’interdire de manger des bonbons, c’est de l’utopie. « Les sucreries font partie intégrante de leur vie. Aux goûters d’anniversaire par exemple, ils représentent un moment de partage. Les bannir, c’est prendre le risque d’encourager le jeune patient à faire n’importe quoi à l’insu de ses parents, au moment où il n’a pas assez d’insuline dans le sang ». Avec à la clef, un risque d’hyperglycémie.
Profiter malgré le diabète, ça s’apprend
La règle d’or est d’apprendre à s’autoriser quelques douceurs, à des moments précis de la journée, mais en quantités raisonnables.
Selon les spécialistes réunis à Saint-Malo, il est préférable de manger un aliment sucré au dessert, plutôt qu’à tout autre moment. Par ailleurs, « prendre un bonbon en plus à la fin d’un repas, ce n’est pas s’exposer à un risque supérieur d’hyperglycémie que si l’on prend une bouchée de pain supplémentaire pour saucer son assiette, ou que si l’on fait une erreur de 20g dans sa ‘ration’ de riz ! »
« Bien connaître le fonctionnement du corps dans ce domaine, c’est probablement plus utile que de suivre aveuglément des recommandations que l’on ne comprend pas » conclut Nathalie Jaupitre. « Les conseils des professionnels doivent être adaptés à l’enfant et à sa famille. Le but doit toujours être de laisser à ces enfants la notion de plaisir, qui est indispensable, pour les aider à mieux vivre avec leur maladie! » Si votre bambin est concerné, n’hésitez pas à demander conseil à son médecin.
Source : 50e journées d’études de l’Association française des Diététiciens-Nutritionnistes, 7, 8 et 9 juin 2012, Saint-Malo.
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