Les pharmacies françaises du vert au rouge ?
06 mai 2009
La maîtrise des dépenses de santé se ferait-elle au détriment de la santé de nos… pharmacies ?
C’est ce que laissent penser les résultats du premier Baromètre FSPF/Celtipharm réalisé en mars 2009. Pour Philippe Besset, Président de la Commission « Economie de l’Officine » à la Fédération des Syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « la situation est alarmante et relève du jamais vu ».
Dans le rouge. Une pharmacie française sur dix (11%) a été déficitaire en 2008, et plus d’une sur trois (37%) serait « dans le rouge » en ce début d’année 2009. C’est le principal enseignement de ce baromètre auquel ont répondu 3 372 pharmaciens titulaires d’officines. « Soit un taux de réponse de 15% », précise Jean-François Derré, Directeur associé de Celtipharm.
Sur le plan méthodologique, ce spécialiste de l’enquête auprès des professionnels du secteur considère que c’est là un résultat « d’autant plus exceptionnel que le sujet est difficile. Il n’est jamais évident pour un officinal, d’évoquer ses propres comptes »…
Une situation nouvelle. Aujourd’hui, certaines pharmacies sont donc contraintes de licencier voire de mettre la clé sous la porte ! Et la crise ambiante n’a rien à voir avec cette tendance récente. « Depuis 2005, la baisse de la rentabilité a été brutale, sous l’impulsion des plans nationaux de régulation du médicament », poursuit Philippe Besset. « Les Français en consomment donc moins, ce qui est une excellente chose pour les compte sociaux mais une moins bonne pour les personnes qui vivent du médicament. »
Trop de pharmacies ? Comme c’est le cas pour l’hôpital par exemple, le secteur officinal français serait donc à un tournant de son histoire. Avec une question centrale : y-a-t-il trop d’officines – on en compte 22 000- dans notre pays ? « Oui, dans certains cas comme les grandes villes », poursuit Philippe Besset. « En revanche, ce n’est pas le cas dans les zones rurales où la pharmacie est bien souvent le dernier espace de santé de proximité. Il y a donc là une vraie réflexion à conduire, avant de casser le formidable maillage que constituent les pharmacies sur le territoire ».