Les produits de comblement, stars contre les rides
25 septembre 2015
©Phovoir
L’injection de produits de comblement pour estomper les rides dues au vieillissement est une pratique devenue fréquente. La médecine esthétique utilise essentiellement depuis une quinzaine d’année deux produits : la toxine botulique et l’acide hyaluronique. Une hégémonie qui ne semble pas prête de se démentir.
Pourquoi ces deux produits ont-ils autant de succès ? « Ils répondent efficacement aux besoins de la médecine esthétique d’atténuer les rides », explique le Pr Patrick Trévidic, chirurgien plasticien à Paris et directeur scientifique d’Expert2expert. « Et en plus ils ne sont pas permanents. » En effet, après de nombreuses tentatives de produits injectables aux effets indésirables parfois lourds et irréversibles, les chirurgiens esthétiques ont trouvé, il y a plus 20 ans la première substance répondant à leurs besoins : la toxine botulique.
Deux produits complémentaires
« La toxine botulique interrompt la transmission entre le nerf et le muscle, bloquant ainsi l’action du muscle », détaille-t-il. « Comme c’est le muscle qui produit la ride, celle-ci est éliminée. » Largement connue sous son nom commercial – le Botox® – cette substance est utilisée pour réduire les rides du front, de la patte d’oie et la ride du lion. Mais pas seulement. « En Asie, certaines patientes se le font injecter pour réduire la taille de leur mollet », raconte le Pr Trévidic. De plus, il est aussi utilisé hors de la médecine esthétique. En pédiatrie pour traiter le strabisme et en neurologie après un AVC par exemple.
Quelques années plus tard, les chercheurs ont réussi à synthétiser l’acide hyaluronique, une substance présente naturellement dans notre corps. « Il agit différemment de la toxine botulique », souligne Patrick Trévidic. « C’est un gel qui se comporte comme de la pâte à modeler : il remplit. » Principalement employé pour atténuer les rides du visage, il est aussi injecté pour redonner du volume au niveau des fesses mais n’est pas autorisé pour augmenter les seins en France.
De nouveaux produits d’avenir ?
L’acide hyaluronique présente un intérêt majeur : « il existe un antidote qui permet de corriger toute erreur d’injection », souligne le Pr Trévidic. Un élément essentiel du point de vue de ce chirurgien esthétique d’autant qu’il s’agit, comme la toxine botulique, d’un produit éphémère. « Si le résultat ne plait pas au patient ou qu’une erreur a été commise, la toxine botulique disparaît totalement au bout de 4 à 6 mois et l’acide hyaluronique en un an et demi environ. »
Ce qui n’était pas le cas de nombre de produits de comblement testés durant des années. « Des patientes injectées par des produits permanents ont développé des réactions sévères, comme des rougeurs, des gonflements, parfois des infections… permanentes », poursuit-il. Par conséquent, « les médecins sont extrêmement prudents concernant les nouveaux produits qui sont développés depuis ». Pour le moment, « ces deux substances de comblement restent les leaders et de loin du marché », note-t-il. Reste que ceux-ci ne répondent pas à toutes les demandes en matière de médecine esthétique. « Nous aimerions voir apparaître des produits ou des machines efficaces et sans effets indésirables capables de retendre la peau », explique le Pr Trévidic. Des études sont actuellement menées sur des appareils qui délivrent des ultra sons haute fréquence, des microondes ou des lasers. Mais « pour l’instant, la remise en tension de la peau ne peut se faire que par la chirurgie…. »
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Source : interview du Pr Trévidic, chirurgien plasticien à Paris et directeur scientifique d’Expert2expert, 16 septembre 2015
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet