Les tics nerveux, fréquents chez l’enfant

02 avril 2021

Des clignements des yeux répétés et soudains, un mouvement de l’épaule ou un balancement étrange… les tics nerveux intriguent et mettent souvent mal à l’aise. Notamment lorsqu’ils concernent les enfants. La plupart du temps, ils sont bénins et vont disparaître d’eux-mêmes. Mais s’ils handicapent trop l’enfant, une prise en charge est recommandée.

Les tics nerveux se caractérisent par des « manifestations motrices intempestives brusques et rapides résultant de la contraction involontaire d’un ou plusieurs groupes musculaires », décrit la Société française de Pédiatrie. Involontaires, récurrents, imprévisibles, ils peuvent être distingués en deux catégories : les tics simples et les tics complexes.

Simples ou complexes ?

Les tics simples se manifestent uniquement par un mouvement ou un son soudain, bref et répétitif (clignements des yeux, raclements de gorge).

A l’inverse, les tics complexes « réalisent des mouvements coordonnés, en séquence, ressemblant à des séquences motrices normales mais inappropriées par leur caractère intense et répétitif », précise la SFP. Ainsi par exemple l’enfant peut secouer de façon répétitive sa tête puis se taper ou sauter. Il peut aussi mimer les gestes d’une autre personne.

Les tics complexes peuvent aussi être vocaux et se manifester par exemple par une répétition de syllabes ou de mots dans un contexte inapproprié. Ces tics vocaux sont pour certains des vocalisations discrètes mais pour d’autres ils peuvent prendre la forme de cris violents, d’aboiements ou encore de propos obscènes.

D’où viennent-ils ?

Ces manifestations surviennent généralement durant l’enfance et concernent 3 à 15% de la population pédiatrique, avec une nette prédominance masculine. Et très fréquemment, ils évoluent favorablement en quelques semaines ou quelques années. A l’âge adulte, environ la moitié des patients concernés durant l’enfance ne présente plus de tic. Si ces données sont plutôt rassurantes, les tics demeurent mystérieux et on ne sait pas grand-chose de leurs causes.

Certaines études évoquent un dysfonctionnement de certaines régions profondes du cerveau comme les ganglions de la base, aboutissant à une mauvaise planification des comportements. Sans certitude à ce stade.

Une prise en charge systématique ?

S’ils sont pour la plupart bénins et passagers, les tics peuvent entraîner une gêne voire un handicap pour l’enfant. Sans compter qu’ils peuvent être la manifestation d’un mal-être. C’est pourquoi il est important de ne pas les ignorer.

Si votre enfant présente des tics, il est recommandé de consulter d’abord votre médecin ou votre pédiatre afin d’en parler dans un premier temps. « Un soutien psychologique est souvent utile, une thérapie comportementale peut être envisagée chez les plus grands », note la SFP. En ce qui concerne le recours à un traitement pharmacologique « il doit rester l’exception : il faut savoir ne pas traiter », insiste la société savante.

A noter : Il est aussi essentiel d’avoir à l’esprit que le caractère incontrôlable empêche l’enfant d’avoir une maîtrise sur ces tics. Par conséquent, « il ne faut pas punir l’enfant ni le pénaliser », insiste la SFP.

  • Source : Société française de Pédiatrie – CHU de Bordeaux, mars 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils