Les travailleurs pas tous égaux face au risque de diabète de type 2
01 octobre 2019
Gorodenkoff /shutterstock.com
Usine, transports, ménage… les professionnels de ces trois secteurs seraient surexposés au risque de diabète de type 2. Comment l’expliquer ?
Le travail mauvais pour la santé ? Selon des chercheurs suédois*, la réponse est oui en ce qui concerne le risque de diabète. Mais tout dépend du métier pratiqué…
Pour le prouver, l’équipe du Pr Sofia Carlsson s’est focalisée sur les personnes ayant un emploi rémunéré entre 2001 et 2013 dans le registre de population, soit 4 550 892 citoyens nés entre 1937 et 1979. Le niveau d’éducation et le secteur d’embauche ont été pris en compte. Les scientifiques ont aussi relevé l’incidence du diabète de type 2 entre 2006 et fin 2015, chez les 35 ans et plus. Résultat, sur cette période, 201 717 nouveaux cas ont été diagnostiqués.
Autre point, « les professionnels travaillant à l’usine, dans le secteur du transport ou de l’entretien présentent trois fois plus de risque de souffrir un jour d’un diabète ». Et ce comparés « aux professeurs d’université et aux kinésithérapeutes ».
Cuisinière, manageuse, conducteurs…
Dans le détail, la prévalence du diabète chez les hommes travaillant à l’usine était de 7,8%, et de 8,8% chez les conducteurs, contre 2,5% chez les informaticiens. Chez les femmes travaillant à l’usine, la prévalence du diabète était de 6,4%, de 5,5% chez les commis de cuisine, de 5,1% chez les femmes de ménage, contre 1,2% chez les manageuses. Et ces données prenaient de l’ampleur après 55 ans.
Au cœur de cette vulnérabilité ? Des facteurs de risque liés au mode de vie comme l’obésité, le tabagisme, la sédentarité. Jusqu’ici, les études publiées se concentraient uniquement sur le lien entre un faible niveau de vie et l’augmentation du risque de développer ce trouble métabolique.
A noter : en France, le diabète de type 2 affecte 3,7 millions de patients de plus de 45 ans (données Santé publique France 2017).
*Institute of Environmental Medicine, Karolinska Institutet, Stockholm
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Source : Diabetologia, le 17 septembre 2019
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet