Les vaccins, talon d’Achille des sociétés modernes ?

Le système de vaccination américain est-il trop vulnérable ? Même s’il est à l’origine de progrès incontestables en matière de santé publique, certains spécialistes sonnent l’alarme. Car selon eux, le pays ne serait pas à l’abri d’une grave pénurie.

Le pays de l’Oncle Sam… mais certainement bien d’autres aussi. Cette faiblesse a été récemment démontrée, lors de la défaillance du producteur de vaccins Chiron. Dans les colonnes de la revue spécialisée Health Affairs Walter Orenstein, directeur du Emory Program for Vaccine Policy and Development souligne que ” le système est fragile. Il a besoin d’améliorations importantes “.

Orenstein fait notamment référence à divers problèmes d’approvisionnement. Ceux qui ont concerné le vaccin anti-grippe donc, mais également certains vaccins destinés aux enfants. Depuis 2000, les fabricants de 9 de ces produits sur 12 ont été, à un moment ou un autre, en situation de rupture de stock !

Des fabricants justement, qui à force de concentrations industrielles ne sont finalement plus si nombreux. Peut-être même plus assez nombreux pour assurer la sécurité de la filière… L’an dernier, 4 laboratoires seulement se partageaient le marché des vaccins infantiles. Et 7 des vaccins destinés à la petite enfance sortent des chaînes d’une seule et même société ! Ce qui signifie qu’en cas de problème de production, -comme ce fut le cas l’hiver dernier- une importante pénurie frapperait le marché américain. Car étant donné les délais de production -qui pour un vaccin anti-grippe peuvent varier de 4 à 6 mois- les concurrents lorsqu’il y en a, ne peuvent pas toujours compenser.

Orenstein insiste enfin sur les coûts exorbitants du développement de nouveaux vaccins. Ils sont dus en partie, à des questions d’ordre réglementaire. Selon des estimations réalisées en 2000, le coût de développement d’un vaccin variait alors de 110 millions de dollars à… 802 millions de dollars ! Quant au délai nécessaire à ce dernier, il s’échelonnerait de 2 à 21 ans !

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  Source : Health Affairs, mai/juin 2005