Les vêtements du futur nous soigneront !
27 mai 2008
Un tee-shirt qui délivre en continu un anti-inflammatoire, pourquoi pas ? A en croire les participants au 1er Congrès de Cosmétotextile qui s’est tenu à Tours, certains vêtements demain seront… thérapeutiques. Les industriels sont particulièrement excités à l’idée de développer ce qu’ils appellent des « texticaments ». Les professionnels de la santé eux, sont plus circonspects. Risques d’effets indésirables obligent…
« L’avenir de notre marché, c’est le texticament », souligne Yann Balguerie, Président de RBC Blondel, un poids lourd de la cosmétotextile en France. Il cite l’exemple « d’une coudière qui renfermerait à l’avenir un anti-inflammatoire pour le tennisman qui souffre d’un tennis-elbow. Nous allons y arriver progressivement ».
Les industriels sont en effet formels : les obstacles techniques devraient rapidement être levés, permettant de produire ces « textiles qui soigneront ». Restera ensuite à mettre en place des études cliniques dignes de ce nom pour convaincre les autorités sanitaires de l’innocuité de tel ou tel produit. Une toute autre histoire.
Dermatologue au CHU Trousseau de Tours, le Pr Loïc Vaillant observe ces développements industriels d’un œil attentif. « Faute de réglementation (un premier label devrait toutefois voir le jour au cours des prochaines semaines, n.d.l.r.), un cosmétotextile peut actuellement être mis sur le marché sans que l’on en mesure vraiment les conséquences sanitaires », explique-t-il. « Les professionnels savent aujourd’hui déterminer si tel ou tel produit est efficace ou non. Mais l’enjeu est désormais de garantir son innocuité, sur la peau notamment ».
Dans ce contexte, la perspective du « texticament » peut susciter quelques inquiétudes. « Pour faire approuver ces produits, il faudra une réglementation très efficace » enchaîne le médecin. Et surtout la mise en place de protocoles cliniques qui sauront établir les risques, à long terme notamment.