Les violences touchent une femme sur trois dans le monde
20 juin 2013
La violence à l’encontre des femmes touches les pays, toutes les couches sociales ©OMS-P-Virot
A l’échelle mondiale, près de 40% des meurtres de femmes sont commis par des « partenaires intimes ». Ce chiffre ahurissant ressort du rapport mondial de l’OMS rendu public ce 20 juin sur la violence à l’encontre des femmes.
Ce rapport établi par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) donc mais aussi la London School and Tropical Medicine et le Conseil sud-africain de la Recherche médicale, montre qu’un tiers des femmes sont victimes de violences. Plus précisément, elles ont subi des violences physiques et/ou sexuelles. Et ceci de la part de leurs partenaires ou non. « Même si elles peuvent être exposées à bien d’autres formes de violence, ce chiffre représente déjà une part importante de la population féminine », indique l’OMS.
Dans le monde, 30% de toutes les femmes ayant eu une relation de couple ont été confrontées à la violence de leurs partenaires. En Afrique, en Asie du Sud-Est et au Proche-Orient, ce chiffre avoisine même les 40% ! Dans les pays dits développés, ce pourcentage s’établit en moyenne à 23% ! Toutes les tranches d’âge sont concernées, avec une prévalence maximale entre 35 et 44 ans. Mais la violence débute très tôt, puisque 30% des 15-24 ans en sont victimes.
VIH, avortements, dépression…
« Il y a une vérité universelle, applicable à tous les pays, toutes les cultures : la violence à l’égard des femmes n’est jamais acceptable, jamais excusable, jamais tolérable », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon. Et les conséquences en sont multiples. « Le risque d’avoir un enfant de faible poids de naissance est majoré de 16%. Les femmes violentées présentent deux fois plus de risque de souffrir d’une dépression et encore de se faire avorter », souligne l’OMS. Elles sont par ailleurs davantage exposées au risque de VIH et aux comportements addictifs.
« Ce rapport montre que la violence à l’encontre des femmes est omniprésente dans le monde. Il ne s’agit pas d’un problème secondaire qui ne concernerait que certaines franges de la société, mais bien d’un problème mondial de santé publique », conclut l’OMS. Rappelons en effet qu’en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-compagnon…
Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot