Les virus pullulent sur les brosses à dents et pommes de douche : pourquoi c’est une bonne nouvelle ?

15 octobre 2024

Une étude menée par des microbiologistes de l'Université Northwestern a révélé que les pommeaux de douche et les brosses à dents abritent une collection étonnamment diversifiée de virus, dont la plupart n'avait jamais été observée auparavant. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle.

Dans une étude publiée dans la revue Frontiers in Microbiomes, une équipe de l’Université Northwestern  (Illinois – Etats-Unis) a analysé des échantillons provenant de brosses à dents usagées et de prélèvements effectués sur des pommes de douche. Les chercheurs ont identifié plus de 600 virus différents, chaque échantillon présentant une composition unique.

Mais rassurez-vous, ces virus ne ciblent pas les humains mais les bactéries. Il s’agit de bactériophages, des virus qui infectent et se répliquent à l’intérieur des bactéries. Bien que peu connus, ces phages suscitent un intérêt croissant pour leur potentiel dans le traitement des infections bactériennes résistantes aux antibiotiques.

Un espoir contre certaines maladies

« Le nombre de virus que nous avons trouvés est absolument stupéfiant », déclare Erica M. Hartmann, chercheuse principale de l’étude. « Nous avons découvert de nombreux virus dont nous savons très peu de choses et beaucoup d’autres que nous n’avions jamais vus auparavant. C’est incroyable de constater l’ampleur de la biodiversité inexploitée qui nous entoure, et ce juste sous notre nez. »

Les chercheurs ont ainsi noté une prévalence de mycobactériophages, des virus qui infectent les mycobactéries responsables de maladies telles que la lèpre, la tuberculose et les infections pulmonaires chroniques. Cette découverte pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour le traitement de ces infections.

« Les microbes sont partout, et la grande majorité d’entre eux ne nous rendront pas malades », continue Hartmann. « Plus on les attaque avec des désinfectants, plus ils risquent de développer une résistance ou de devenir plus difficiles à traiter. Nous devrions tous les accepter. »

La chercheuse déconseille donc l’utilisation excessive de désinfectants, qui pourrait favoriser le développement de résistances. À la place, elle recommande des méthodes d’entretien simples comme le nettoyage des pommeaux de douche avec du vinaigre ou du savon, et le remplacement régulier des têtes de brosse à dents.

  • Source : Frontiers in Microbiomes

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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