L’évolution des cellules souches dépend du rythme circadien
22 février 2016
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Dans notre organisme, les cellules souches mésenchymateuses humaines (hMSCs), présentes dans différents tissus, sont capables de se différencier en cellules graisseuses, osseuses ou cartilagineuses. Une équipe INSERM vient toutefois de démontrer que perturber le rythme circadien peut inhiber cette différenciation.
De nombreuses fonctions de l’organisme fluctuent spontanément selon un rythme d’environ 24 heures appelé rythme circadien. Parmi elles, le cycle veille/sommeil mais aussi l’évolution des cellules souches mésenchymateuses humaines (hMSCs) en cellules différenciées.
Jérôme Larghero, qui dirige une équipe INSERM spécialisée à la fois dans l’étude fondamentale et l’utilisation clinique de ces cellules a exploré in vitro l’influence du rythme circadien sur des hMSCs issues de la moelle osseuse de donneurs sains. Pour ce faire, les chercheurs ont perturbé ce rythme et observé l’impact de cette opération sur les « performances » de ces cellules. Notamment sur leurs capacités de prolifération, de migration et de différentiation en cellules adipeuses ou osseuses, ainsi qu’à leur cycle de division.
Blocage du rythme, arrêt de la différenciation des cellules
Résultat, le blocage du rythme circadien inhibe la différenciation de ces cellules souches en cellules adipeuses. Le constat est similaire, mais de manière moins nette, pour la transformation en cellules osseuses. Les capacités de migration sont également amoindries, et le cycle de division altéré. « Nous n’avons pas pu intervenir sur tous les composants connus du rythme circadien, mais il semble d’ores et déjà clair qu’interférer avec ce rythme altère les propriétés fonctionnelles des cellules souches mésenchymateuses », conclut Jérôme Larghero.
Malgré l’indéniable avancée que constitue cette découverte, elle n’ouvre guère de perspectives cliniques en l’état actuel. « Si nous avions obtenu une augmentation de la prolifération, ou une amélioration de la différentiation, nous aurions pu envisager d’utiliser l’inhibiteur chimique en culture, en vue d’une réimplantation », expliquent les chercheurs, « Ce n’est pas le cas, bien au contraire. » L’équipe étend désormais ses travaux à d’autres types de cellules souches.