Lévothyrox® : l’Académie de médecine réclame un meilleur encadrement

19 août 2013

En France, le Lévothyrox® est prescrit à trois millions de patients. © Destination Santé

Depuis le 14 août dernier, les patients souffrant d’hypothyroïdies peuvent notamment se procurer l’Eutirox®, une « spécialité équivalente » au Lévothyrox® dont l’approvisionnement est parfois difficile. L’Académie nationale de  médecine, « recommande instamment que la substitution rendue nécessaire par la pénurie soit mieux encadrée » car les préconisations de l’ANSM lui paraissent « insuffisantes » !

« Le Lévothyrox® possède une marge thérapeutique étroite  » nous explique le Pr André Aurengo, chef du service de médecine nucléaire à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et membre de l’Académie. Pour ce spécialiste de la thyroïde, « cela signifie que toute variation de sa concentration dans l’organisme peut entraîner des effets indésirables, potentiellement graves. Or le Lévothyrox®, l’Eutirox® et les génériques ne contiennent pas nécessairement la même quantité du principe actif,  L-Thyroxine ».  

Pour les représentants de l’Académie de médecine, « si de nombreux généralistes et endocrinologues prescrivent systématiquement le Lévothyrox® avec la mention ‘non substituable’, c’est que des éléments concordants les y incitent, dans l’intérêt de leurs patients ».

L’Académie : alarmiste ou prudente ?

Rappelons que pour éviter les ruptures thérapeutiques, l’Agence nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), conseille aux patients de consulter « leur médecin traitant dans les 3 à 6 semaines suivant la délivrance du produit pour qu’il s’assure du maintien de l’équilibre thérapeutique. »

Le Pr Aurengo va plus loin. « Je conseillerais plus particulièrement aux patients les plus sensibles (notamment chez les femmes enceintes hypothyroïdiennes, les patient(e)s thyroïdectomisé(e)s pour cause de cancer thyroïdien, les patient(e)s souffrant de maladies cardiaques) de consulter avant ce délai afin de s’assurer que leur traitement est bien équilibré. »

« Une information rigoureuse est pas ailleurs nécessaire » conclut André Aurengo. A l’Académie, « nous demandons que l’ANSM publie les teneurs en principe actif de chacun des médicaments. Et ce pour une raison simple : que les médecins et les pharmaciens ajustent la posologie au mieux… et le plus tôt possible ». Dans tous les cas, à la moindre question, interrogez votre médecin ou votre pharmacien.

Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : David Picot

  • Source : Académie nationale de médecine, 19 août 2013– Interview du Pr André Aurengo, 19 août 2013

Aller à la barre d’outils