Hépatite C : mieux dépister pour mieux guérir
20 juin 2017
Bangkoker/Shutterstock.com
Ce 20 juin est marqué par la Journée nationale de lutte contre les hépatites. L’occasion de revenir plus particulièrement sur l’hépatite C, une maladie du foie qui évolue à bas bruit avant que de graves complications apparaissent. Pourtant, si la maladie est diagnostiquée à temps, elle est guérissable dans 95% des cas !
L’hépatite C provoque des lésions inflammatoires du foie et des altérations des cellules appelées hépatocytes. Selon que l’hépatite est récente ou qu’elle a plus de six mois, on parle respectivement d’hépatite C aiguë ou d’hépatite C chronique. Selon l’Inserm, « on estime aujourd’hui que 367 000 personnes ont été contaminées par le VHC en France et que 232 000 d’entre elles sont porteuses chroniques du virus. Problème, seule la moitié est diagnostiquée.»
Le virus de l’hépatite C (VHC) se transmet essentiellement par voie sanguine. Les cas de contamination par voie sexuelle sont rares et limités aux personnes qui ont des partenaires multiples et/ou sont co-infectées par le VIH.
En pratique, la principale voie de contamination actuelle passe par le partage de matériel entre usagers de drogues.
Historiquement, le virus s’est largement propagé par le biais des transfusions sanguines. La découverte du virus en 1989 a ensuite permis d’écarter définitivement ce risque, au moins dans les pays industrialisés. Le virus a également pu se transmettre à l’occasion de tatouages, de soins dentaires ou d’acupuncture réalisés avec du matériel mal stérilisé, mais cette voie de contamination est aujourd’hui « anecdotique ».
Une infection longtemps silencieuse
A moins qu’un dépistage ne soit réalisé de façon fortuite, l’infection par le VHC n’est généralement diagnostiquée que tardivement, lorsque l’hépatite C est devenue chronique et que ses conséquences sur le foie sont avancées.
Durant des années, cette forme chronique progresse silencieusement. Les cellules du foie infectées, détruites par les défenses immunitaires, sont progressivement remplacées par un tissu cicatriciel fibreux.
Chez 10 à 20% des patients, la fibrose évolue vers une cirrhose après 10 ou 15 années. Le foie n’est alors plus capable d’assurer ses fonctions normales et des symptômes graves apparaissent : hémorragie au niveau de l’œsophage ou du tube digestif, ascite (liquide présent dans l’abdomen), œdèmes…
Dépister pour mieux diagnostiquer
Le dépistage de l’hépatite C peut être réalisé sur prescription médicale ou être demandé et réalisé directement dans un centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG). Il repose sur la recherche d’anticorps spécifiques que les défenses immunitaires du patient a produit au contact du VHC. S’il est positif, un dosage sérique est pratiqué pour rechercher la présence du virus dans le sang.
Quel traitement ?
L’hépatite C aiguë ne nécessite pas de traitement. Lorsqu’un certain nombre de critères médicaux sont réunis, l’hépatite C chronique est traitée par des antiviraux à action directe en association éventuelle avec de l’interféron et de la ribavirine. Car oui, il est possible d’en guérir.
A l’occasion de la Journée nationale de lutte contre les hépatites, le message est donc clair : encourager les personnes à risque (dont vous retrouverez la liste en cliquant ici) à se faire dépister. D’ailleurs à cette occasion, SOS Hépatites et CultureAngels lancent une vaste campagne d’incitation au dépistage sur les réseaux sociaux grâce au hashtag savoirCguérir.
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Source : Inserm, OMS, SOS Hépatites, sites consultés le 16 juin 2017
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet