Hépatite C : vers un élargissement du traitement

12 décembre 2016

Les patients infectés par le virus de l’hépatite C et présentant une fibrose de stade F0 ou F1 sans symptôme pourront désormais bénéficier des traitements par antiviraux d’action directe (AAD). Auparavant seuls les malades ayant une infection chronique sévère ou modérée pouvaient avoir accès à cette thérapeutique.

L’infection chronique par le virus de l’hépatite C touche environ 230 000 personnes en France. Caractérisée par une évolution lente, cette affection peut dans certains cas rester silencieuse pendant des années. Mais en l’absence de traitement, les patients sont exposés à un risque de complications, avec notamment une progression de la fibrose hépatique, vers une cirrhose, voire un carcinome hépatocellulaire.

« Les AAD ont profondément modifié le traitement de cette infection », précise la Haute Autorité de Santé (HAS). Laquelle dans un premier temps a proposé la prise en charge des patients aux stades les plus graves (fibroses hépatiques F3 et F4, malades symptomatiques ou ayant des comorbidités).

En juin 2016, elle a recommandé d’élargir le traitement aux patients au stade de fibrose F2, à ceux susceptibles de transmettre le virus ainsi que lorsqu’ils présentaient des symptômes avec un stade de fibrose F0 ou F1. Aujourd’hui, c’est bien l’ensemble des patients qui pourront bénéficier d’une prise en charge des ADD. « L’objectif est de ralentir l’évolution de la fibrose hépatique, de prévenir ses complications, d’éviter les manifestations extra-hépatiques et de limiter la transmission du virus », indique la HAS.

Revoir la politique de dépistage

L’élargissement du remboursement des traitements aux patients aux stades précoces de la maladie générera un surcoût. Pour la HAS, « il conviendra de maîtriser (ce dernier) par une baisse des prix pour s’assurer d’une efficience au moins équivalente au traitement des patients aux stades les plus avancés ».

En parallèle, le Collège de la HAS entend réviser la stratégie de dépistage de l’hépatite C, afin de réduire la prévalence de l’infection par le VHC. En effet, la moitié des personnes infectées ignorent leur statut. La HAS proposera à terme des recommandations sur la stratégie de dépistage incluant les moyens de repérer les malades, les traitements et leurs modalités ainsi que les pistes pour réduire les réinfections.

  • Source : HAS, 12 décembre 2016

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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