L’hypertension de la blouse blanche, qu’est-ce c’est ?

19 octobre 2022

L’augmentation de la pression artérielle à la vue d’une blouse blanche peut être à l’origine d’erreurs de diagnostic. Pour repérer la véritable hypertension, l’automesure à domicile est préconisée.

Les médecins le savent bien, la simple vue de leur blouse blanche peut être facteur de stress pour certains de leurs patients, ce qui a pour effet d’augmenter leur pression artérielle. Cet effet n’est que transitoire : une vingtaine de minutes tout au plus. Mais alors, comment faire la différence entre les patients réellement hypertendus et ceux dont la pression artérielle, parfaitement normale, augmente à la vue de cette blouse blanche ? Comment éviter les erreurs de diagnostic et l’instauration de traitements médicamenteux non justifiés ?

Règle des trois

Pour la Société française d’hypertension artérielle (SFHTA), la solution est tout simplement d’inciter les patients à mesurer eux-mêmes leur tension afin de confirmer le diagnostic d’hypertension artérielle et d’écarter toute autre cause d’augmentation de la pression artérielle. C’est ce que l’on appelle l’automesure, réalisée à domicile au moyen d’un tensiomètre.

Son utilisation est très stricte : il faut d’abord adopter la bonne position (assis, après 5 minutes de repos). Puis respecter la « règle des trois » : mesurer la pression artérielle trois fois le matin (avant le petit-déjeuner et la prise de tout médicament) et trois fois le soir (avant le coucher) avec au moins une minute d’intervalle entre chaque mesure, et ce pendant trois jours. « Les mesures peuvent être automatiquement enregistrées, puis consultables par le médecin sur son ordinateur », précise l’Assurance-maladie.

Un adulte sur trois

En fonction des résultats, le médecin prescrit ou non un médicament antihypertenseur, des examens complémentaires, voire un rendez-vous chez le cardiologue : en effet, rappelle la Fédération française de cardiologie, « l’hypertension artérielle est le premier facteur de risque cardiovasculaire, c’est-à-dire qu’elle multiplie fortement les risques d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral, d’insuffisance rénale, d’artériopathie des membres inférieurs… ».

Dans tous les cas, pour réduire les risques d’être concerné par cette condition qui concerne au moins un adulte français sur trois et qui reste largement sous-diagnostiquée (la moitié des hypertendus ignorent qu’ils le sont), il est important de faire mesurer sa pression artérielle au moins une fois par an. Et de suivre ces quelques mesures hygiéno-diététiques : consommer moins de 6g de sel par jour, réduire sa consommation d’alcool, arrêter de fumer, pratiquer une activité physique régulière et privilégier la consommation de fruits et légumes.

  • Source : Société française d'hypertension artérielle, Fédération française de cardiologie, Assurance-maladie - Octobre 2022

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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