Libérer l’information santé ? Une nécessité qui passera par la qualité

07 octobre 2004

Les médicaments soumis à prescription médicale s’afficheront-ils bientôt dans des publicités en direction du public ? Nous en sommes encore loin ! Toutefois au cours du Forum européen sur la Santé, actuellement à Gastein en Autriche, le débat sur ce point a été animé !

La majorité des citoyens européens exige une information simple et claire sur leur santé. Ils veulent connaître les différents traitements existants pour une maladie donnée, comment ils agissent. Ils attendent aussi des conseils de prévention…” affirme David Mac Daid, de la London School of Economics and Political Science. “Face à cette demande grandissante, nous devons réagir, car aujourd’hui l’information est certes abondante mais parfois peu fiable“. En effet les sources d’informations pour le public sont multiples. Et elles ne relèvent plus seulement des professionnels de santé… et encore moins des autorités.

Pour autant la publicité directe envers le consommateur ne recueille pas tous les suffrages. Si la question a bel et bien été posée au cours du Forum, selon David Mac Daid, “cette manière de communiquer risquerait de perturber les relations entre patients et médecins. Car le malade pourrait en arriver à solliciter de son médecin, la prescription de traitements qui seraient complètement inadaptés à son état de santé. Toutefois, une publicité bien ordonnée devrait permettre d’informer le public sur les maladies et les moyens de les prévenir.

Quoi qu’il en soit, aucun projet de ce type n’est à l’ordre du jour. En 2002, un projet de directive européenne prévoyait d’autoriser la publicité directe pour certains médicaments pour trois pathologies : le VIH/SIDA, le diabète et l’asthme. Or le Parlement européen l’avait rejeté, à une écrasante majorité de 494 voix contre 42.

Alors comment informer le public ? “Par une information moins dense mais de qualité, délivrée par les associations de patients, les médias mais aussi les industries de santé. Une information qui s’appuierait principalement sur la prévention“. Ce serait donc ensuite au médecin, mais aussi au pharmacien d’expliquer à quoi servent les traitements, comment il faut les prendre et pourquoi. Un idéal pour certains, mais surtout une exigence qu’il faudra bien satisfaire, vis-à-vis de patients toujours plus instruits et plus activement impliqués dans la défense de leur santé !

  • Source : De notre envoyé spécial, European Health Forum - Gastein - 6 au 9 octobre 2004

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