Libido : pas tous égaux !
07 août 2020
A l’échelle individuelle, le désir sexuel varie, notamment selon les humeurs, la fatigue et la prise de certains médicaments. Et au sein de la société, nous ne disposons pas toutes et tous de la même énergie sexuelle. Quels facteurs entrent en ligne de compte ?
La libido s’avère si sensible qu’elle peut varier d’un jour à l’autre, sous l’influence de différents facteurs. La fatigue, le stress, une surcharge de travail, une période de deuil, un manque de confiance en soi peuvent influer sur une baisse de la libido, dans la population féminine comme masculine. Le genre, l’âge et la situation conjugale peuvent-elles aussi influer sur les envies sulfureuses ?
Hommes et femmes. La variation du désir sexuel n’est pas fonction du genre. Chez l’homme comme chez la femme, lorsque la libido est en berne sur le moyen-long terme, on parle dans certains cas de désir sexuel hypoactif (DSH). Ce dernier se diagnostique lors d’un bilan médical basé sur les facteurs physiologiques (maladies infectieuses, génétiques, urologiques, neurologiques, rénales, cardiovasculaires, métaboliques…), psychologiques (blocages, abus sexuels…) et psychiatriques (dépression, trouble anxieux). Mais aussi endocriniens (perturbations hormonales) et toxiques (alcool à fortes doses*, drogues, médicaments**). Pour les hommes comme pour les femmes, « la caractéristique essentielle du DSH est un déficit ou une absence de fantaisies imaginatives d’ordre sexuel (fantasmes sexuels) ou de désir d’activité sexuelle », détaillent des scientifiques suisses***. Un suivi médical et psychologique permettra d’en trouver les explications, pour ensuite aider le patient à rechercher davantage de stimuli sexuels, l’aider à prendre l’initiative d’une activité sexuelle et atténuer la réticence parfois éprouvée lorsque le partenaire prend l’initiative d’un moment coquin.
Une histoire d’âge ? La baisse de la libido est souvent associée à l’avancée en âge. Ainsi, le DSH affecte surtout les plus de 70 ans. La chute des hormones (ménopause et andropause) peut influer sur les érections péniennes et clitoridiennes, le degré de lubrification ou l’augmentation des périodes réfractaires (temps de pause nécessaire entre deux rapports). Pour autant, l’âge mûr peut tout à fait aller de pair avec un désir sexuel prononcé. Selon l’Observatoire des seniors, « 45,6% des hommes et femmes de plus de 50 ans sont pleinement satisfaits de leurs relations sexuelles. 64,8% affirment que le corps vieillissant de leur conjoint n’a pas influé sur leurs désirs et 13% trouvent même que leur libido augmente avec l’âge ».
Au sein d’un couple, les différences de libido peuvent survenir, au-delà des sentiments et du désir de construire à deux. Comme le précise les chercheurs suisses, « le désir sexuel hypoactif est actuellement à l’origine d’un grand nombre de demandes de prise en charge thérapeutique. Il est souvent à l’origine de crises de couple, de séparations et d’une baisse significative de la qualité de vie ». Avant même de parler de trouble, une baisse de libido peut survenir en lien direct avec des problématiques de couple : conflits non résolus, manque de communication, de confiance en soi, en son partenaire, antécédent d’infidélité. Dans ces situations, consultez un sexologue à deux peut s’avérer bénéfique.
*l’alcool consommé en excès agit sur le système nerveux central et sur le foie en favorisant la conversion de la testostérone en œstrogènes
**les neuroleptiques, les anxiolytiques, psychotropes, antidépresseurs et antihypertenseurs
*« Désir sexuel hypoactif chez l’homme : prise en charge en médecine sexuelle », F. Bianchi-Demicheli, S. Ortigue, P. Meyer – Rev Med Suisse 2010; volume 6. 614-619
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Source : www.charles.co – www.pourbienveilir.com – Observatoire des seniors. « Désir sexuel hypoactif chez l’homme : prise en charge en médecine sexuelle », F. Bianchi-Demicheli, S. Ortigue, P. Meyer - Rev Med Suisse 2010; volume 6. 614-619
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Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet