Libido: sex and sun, vraiment ?

24 juin 2021

Nous ne sommes pas tous égaux face au désir sexuel, encore moins quand il s’agit de conserver - ou pas - un bon niveau de libido quand le thermomètre monte. Faisons le point sur les deux profils : une libido stimulée ou endormie par la chaleur !

L’été a commencé, et parmi les clichés de la belle saison, on trouve le fameux sea, sex and sun. Il fait chaud, voire très chaud, et pour beaucoup (du moins dans les discussions), les envies de coquineries gagnent en intensité et le nombre de rapports sexuel augmente nettement. Mais qu’en est-il vraiment ? Le soleil est-il vraiment un booster de désir ? Rassurez-vous, toutes les réponses sont admises ! 

NON – les températures élevées font baisser mon désir. Comment l’expliquer ? Nous sommes nombreux à éprouver une baisse de la tension, une augmentation de la fatigue sous l’effet de la chaleur. Dans ce cas, l’énergie pour faire des galipettes peut manquer. Par ailleurs, certain(e)s sont littéralement gênés par le contact des peaux transpirantes. Au point de fuir tout rapport tactile.

Dans ce cas, pour ne pas entrer en pleine abstinence sexuelle tout l’été, oubliez le sexe pendant vos siestes ou pauses déjeuner ! Pourquoi ne pas passer à l’action le matin tôt ou le soir quand la température commence à baisser ? Un bon point pour les lève-tôt étant donné que les pics hormonaux féminins (œstrogènes) comme masculins (testostérone) surviennent entre 6h et 9h. Et pour les couche-tard, les arguments s’invitent aussi sous les draps : les hormones libérées après l’orgasme (ocytocine, prolactine) favorisent l’endormissement et diminuent le stress (cortisol), phénomènes bienvenus pour vous détendre et oublier un peu la chaleur ! 

OUI – la chaleur augmente ma libido ! Mais pour quelles raisons ? 

  • La hausse de la luminosité : en traversant notre rétine, les rayons du soleil agissent sur le fonctionnement du cerveau. Ce phénomène stimule la communication entre les structures cérébrales que sont l’hypothalamus (siège de l’humeur, de la motivation), l’amygdale (glande impliquée dans les émotions) et l’hypophyse (structure centrale dans les réactions aux stimuli sexuels). La lumière augmente aussi la sécrétion de la sérotonine, l’hormone du bonheur et de la motivation qui nous inciterait donc aux rapports sexuels plus qu’en plein hiver couverts de nos sweats et pulls. Le cortisol diminue, et chasse ainsi le stress, grand polluant de notre libido. Enfin, la vitamine D est aussi sécrétée sous l’effet du soleil, avec la clé des pics de testostérone ;
  • La vue stimulée : à la vue des épaules, des jambes ou torses dénudés, votre désir peut grimper sans même que vous en ayez conscience. Les corps sont plus libérés, un effet décuplé d’autant que nous sortons à la fois de l’hiver et du confinement!
  • L’odorat : pour certains, la sueur, et plus généralement les sécrétions corporelles, stimulent, agissent comme un aimant bien plus que comme un répulsif. Nicher son nez sur la peau de l’être désiré stimule précisément l’ocytocine, l’hormone de l’attachement. Le rhinencéphale, centre du plaisir, est aussi activé sous l’effet des odeurs. De quoi passer à l’acte sans trop réfléchir !
  • Source : Manuel de sexologie. P. Olpès. Editions Masson – « Can sex be repositioned as a sleep therapy? », Dr Lastella, le 1er novembre 2016, www.cqu.edu.au/ - « L’intelligence cachée des hormones », Haselton Martie, Edition Quanto, 365 pages, 17 euros

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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