L’immuno-psychiatrie, porteuse d’espoirs

20 mars 2024

C’est la rencontre de deux mondes, de deux champs scientifiques qui a priori, ne rassemblaient guère de points communs ou de possibilités de croisements : l’immunologie et la psychiatrie. Découverte d’une discipline en essor : l’immuno-psychiatrie.

Grand Prix de l’Inserm 2021, le Pr Marion Leboyer, psychiatre, professeure à l’Université-Paris-Est-Créteil (UPEC) consacre sa carrière à mieux comprendre les maladies psychiatriques. « L’hypothèse selon laquelle les désordres immunitaires jouent un rôle dans les maladies psychiatriques date d’il y a plus de 50 ans », déclare la scientifique sur le site de l’Inserm. Elle cite d’ailleurs une « grande pandémie grippale au nord de l’Europe à la fin des années 50 », à la suite de laquelle, « il a été constaté une augmentation du nombre de cas de schizophrénie ». Depuis, le concept s’est étendu à travers plus de… 10 000 publications internationales qui mettent en évidence « une cascade d’évènements à l’origine des phénomènes inflammatoires dans les maladies psychiatriques ».

Cascade d’évènements 

Neurobiologiste (Bordeaux Neurocampus/CNRS), le Pr Laurent Groc confirme « ce lien étroit entre le dérèglement du système immunitaire et les troubles psychiatriques ». Autrement dit, dans certains cas, les cellules du système immunitaire vont interférer avec le fonctionnement cérébral. Ainsi, des patients porteurs de maladies mentales vont moins bien se défendre face à des facteurs environnementaux comme des infections par exemple.

Au-delà de cibles thérapeutiques, la recherche en matière d’immuno-psychiatrie concentre également ses efforts autour d’approches diagnostiques. Avec l’enjeu majeur d’améliorer la compréhension et la recherche sur les maladies mentales.

Mieux cerner les maladies psychiatriques 

Le Pr Leboyer cite « une capacité à identifier des biomarqueurs dont on sait qu’ils vont permettre d’identifier des formes cliniques de telle ou telle maladie psychiatriques ». A l’image de la hausse du taux de  cytokines dans la l schizophrénie. Il s’agit en quelque sorte, comme elle le dit, de faire pénétrer la psychiatrie « dans la médecine de précision ». Au même titre que les maladies cardiovasculaires ou les cancers, « avec une capacité de prédire, de choisir des stratégies thérapeutiques en fonction des signatures ».

  • Source : Inserm, Académie nationale de Médecine, sites consultés le 19 mars 2024

  • Ecrit par : David Picot - Edité par Emmanuel Ducreuzet

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