L’intelligence artificielle pourrait révolutionner le dépistage du cancer du sein
13 janvier 2025
Une étude allemande d’ampleur – la plus grande au monde réalisée sur le sujet- vient de montrer que l'intelligence artificielle peut améliorer de façon spectaculaire la détection du cancer du sein. Les résultats, qui viennent d'être publiés dans la revue Nature Medicine, ouvrent de nouvelles perspectives pour le dépistage de cette maladie qui touche des millions de femmes.
18 %. C’est le taux de cancers supplémentaires détectés par l’intelligence artificielle par rapport aux méthodes traditionnelles Et ce sans augmenter le nombre de faux positifs.
A l’origine de ce résultat, un travail allemand, l’étude PRAIM. La plus vaste jamais réalisée dans ce domaine. Les chercheurs de l’Université de Lübeck et le Centre médical universitaire du Schleswig-Holstein ont analysé les mammographies de plus de 460 000 femmes entre 2021 et 2023.
Dans le détail, toutes les participantes ont fait examiner leurs imageries indépendamment par deux radiologues (c’est la méthode traditionnelle allemande). Cependant, pour la moitié d’entre elles, au moins un des experts a utilisé un outil d’IA pour l’assister.
« Nous espérions simplement prouver que l’IA était aussi efficace que les radiologues », affirme le Pr Alexander Katalinic qui a dirigé cette recherche. « Les résultats ont dépassé toutes nos attentes. »
L’étude révèle ainsi que l’IA a permis d’identifier 6,7 cas de cancer du sein pour 1 000 femmes examinées, contre 5,7 cas pour 1 000 par les méthodes traditionnelles. Cela équivaut à un cas de cancer supplémentaire détecté pour 1 000 femmes.
Au-delà de l’amélioration du diagnostic, cette technologie pourrait considérablement alléger la charge de travail des radiologues. En Allemagne, où 24 millions d’images mammographiques sont analysées chaque année, l’IA pourrait réduire de 15 % le nombre d’examens nécessitant une intervention humaine.
Un espoir dans d’autres cancers féminins
Mais l’usage de l’intelligence artificielle n’est pas réservé aux tumeurs mammaires. Hasard du calendrier, parallèlement à la parution de l’étude PRAIM était publié un autre travail, suédois cette fois-ci et centré sur les cancers de l’ovaire.
Cette étude menée par l’Institut Karolinska démontre une fois encore que l’IA peut surpasser les experts humains. L’analyse de 17 000 images échographiques de 3 652 patientes dans 20 hôpitaux de huit pays a montré un taux de précision de 86,3 % pour l’IA, contre 82,6 % pour les experts et 77,7 % pour les examinateurs moins expérimentés. L’IA pourrait ainsi pallier le manque d’experts en échographie, réduire les interventions inutiles et accélérer les diagnostics, notamment dans les cas complexes.