Lobbies : l’Europe de plus en plus au Nord ?

Pour désigner un individu quelque peu bizarre, nos jeunes ont coutume de dire qu’il est “à l’Ouest”. Va comprendre… Mais sur le terrain des lobbies – et particulièrement des groupes de pression santé – c’est plutôt au Nord que ça se passe…

Aujourd’hui la plupart des associations de patients – ou prétendues telles – sont “animées” par des scandinaves et des représentants du monde anglo-saxon. Question de culture, vous répondent les spécialistes. Les Français ne sont pas altruistes, ils ne s’intéressent pas à la vie associative. Ce qui ne les a pas empêchés de créer la version moderne des Jeux olympiques, un dispensaire à Lambaréné ou, plus récemment, Médecins sans Frontières ou Médecins du Monde. Pardon pour les oubliés…

La dernière en date de ces associations est une “alliance” contre les Accidents vasculaires cérébraux. Une excellente idée, qui vise ni plus ni moins qu’à promouvoir la sensibilisation aux AVC, la prévention, l’accès aux soins et à l’information, la recherche… Bref à voir l’AVC reconnu comme une priorité de santé publique. Le problème est que cette alliance – qui porte le doux nom de SAFE pour Stroke Alliance for Europe – n’est pas très… européenne. Son Board intérimaire – en français dans le texte ! – rassemble une Norvégienne, un Néerlandais, un Britannique et une Allemande. Foin de xénophobie mais tout de même, reconnaissons qu’une “ligue européenne” présidée par le représentant d’un pays qui ne fait pas partie de l’Union et dont aucun dirigeant ne vient d’un pays latin, cela fait désordre !

Quand de surcroît ses statuts prévoient que tous les documents seront écrits en anglais mais que la seule version officielle – des statuts… – devra être en français, c’est à n’y plus rien comprendre. Tout cela vous a en outre un petit parfum de centralisme démocratique. Ainsi l’assemblée “constituante” s’est-elle tenue le vendredi 21mai, entre soi ou à peu de chose près puisque les représentants français n’avaient été pressentis que le lundi 17. Difficile de se libérer à si court terme…

Est-ce du provisoire ? On aimerait le croire… Mais ce fameux board intérimaire doit tenir sa prochaine réunion le 4 septembre prochain, pour préparer le lancement officiel à Bruxelles, 8 jours plus tard. Il est peu probable qu’en une semaine le board se transforme en bureau, et qu’il accueille des membres assurant une représentation plus conforme à la géographie européenne. Mais on peut espérer… Si vous voulez aider l’espoir à changer de camp : SAFE, rue Washington 40, B-1050 Bruxelles.

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  Source : INSERM, InVS, 9 juin 2004