L’obésité, un « vieillissement prématuré »
05 mars 2020
Dans un travail publié dans la revue Obesity Reviews, des chercheurs canadiens affirment que l'obésité devrait être considérée comme une forme de vieillissement prématuré. Elle prédispose en effet à des pathologies généralement rencontrées chez les personnes âgées, comme la dégénérescence cognitive, le diabète de type 2 ou les maladies cardiovasculaires…
Environ 1,9 milliard d’adultes et 380 millions d’enfants dans le monde seraient obèses ou en surpoids. La Journée mondiale de l’obésité, qui s’est déroulée le 4 mars, a été l’occasion pour des chercheurs de l’Université Concordia d’encourager les autorités sanitaires à revoir leur copie en matière de lutte contre cette pathologie.
Déclin cognitif, hypertension, sarcopénie…
En passant en revue plus de 200 études sur les effets de l’obésité, les équipes du Pr Sylvia Santosa ont observé que « les comorbidités liées à l’obésité et au vieillissement se développent selon des mécanismes similaires. » En clair, l’obésité aurait les mêmes effets sur le corps que le vieillissement.
Par exemple, sur le plan génétique, les chercheurs indiquent que l’obésité « influe sur de nombreuses altérations attribuées au vieillissement, comme le raccourcissement des télomères, des capuchons protecteurs situés à l’extrémité des chromosomes. » Ces télomères constituent un excellent marqueur du temps qui passe.
Le Pr Santosa et ses collègues soutiennent également que les effets de l’obésité sur le déclin cognitif, la mobilité, l’hypertension et le stress sont similaires à ceux du temps qui passe. Les patients en surpoids sont aussi davantage sujets à la sarcopénie, une détérioration de la force musculaire liée à l’âge.
« J’espère que ces observations orienteront notre approche pour nous aider à mieux appréhender l’obésité, et à l’aborder différemment », conclut Sylvia Santosa.