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D’un point de vue physiologique, l’orgasme est une réaction complexe du corps, marquée par des contractions involontaires des muscles du plancher pelvien et des organes génitaux. Chez l’homme, il s’accompagne généralement d’une éjaculation. Mais ce phénomène dépasse largement la seule mécanique corporelle. Il s’agit aussi d’une expérience émotionnelle, cognitive et sensorielle, qui vient clore (ou pas) une phase d’excitation sexuelle.
Sur le plan biologique, hommes et femmes ne sont pas logés à la même enseigne. « Les femmes ont la capacité de vivre plusieurs orgasmes d’affilée, tandis que les hommes, après l’orgasme, doivent généralement attendre une période de récupération avant de pouvoir recommencer », rappelle Marie Géonet, docteur en psychologie et sexologie en Belgique. Par ailleurs, certaines femmes n’ont jamais connu l’orgasme – une réalité bien plus fréquente qu’on ne le croit – tandis que cette situation est beaucoup plus rare chez les hommes.
Il est important de rappeler que l’absence d’orgasme ne signifie pas l’absence de plaisir. Une vie sexuelle peut être profondément épanouissante sans atteindre ce fameux sommet. « Les caresses, les échanges, la complicité, le désir partagé : tout cela participe au bien-être sexuel », souligne-t-elle.
D’ailleurs, les hormones du plaisir comme l’ocytocine (hormone de l’attachement) ou les endorphines (anti-stress naturels), sont aussi produites lors des rapports sexuels sans orgasme, bien qu’ils le soient en moindre quantité. Ce sont ces substances chimiques qui participent au sentiment de bien-être et de connexion intime.
Si certaines personnes souhaitent apprendre à atteindre l’orgasme, cela peut tout à fait s’acquérir. De nombreuses femmes y parviennent plus tard dans leur vie, parfois après un travail sur elles-mêmes ou en couple. Mais la clé reste toujours la même: le lâcher-prise. Or, « plus on se sent obligé d’y arriver, plus la pression devient un frein », note la sexologue.
C’est pourquoi « il est essentiel de ne pas imposer l’orgasme comme une norme ou un passage obligé du rapport sexuel », ajoute-t-elle. Il n’y a pas de performance à accomplir, mais un chemin à explorer, en fonction de son propre rythme.
L’absence d’orgasme n’est pas forcément un problème… sauf si elle est vécue comme tel. Ce qui compte, c’est le ressenti de la personne concernée. Les troubles de l’orgasme chez la femme sont souvent liés à des facteurs émotionnels ou relationnels. Mais « en consultation de sexologie, ce n’est pas la première plainte évoquée », indique Marie Géonet. « Les deux raisons principales pour consulter restent les troubles de la pénétration et les différences de désir au sein du couple. »
Source : interview de Marie Géonet, docteur en psychologie et sexologie en Belgique
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Vincent Roche
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