Lumière pulsée : vers un usage hors cadre médical ?

29 mai 2019

L’utilisation des dispositifs de type laser et à lumière pulsée pourrait être autorisée hors du cadre médical. C’est contre un projet de décret allant dans ce sens que le syndicat national des Dermatologues et Vénéréologues s’insurge.

Peut-être que bientôt, les dispositifs à rayonnement électromagnétique (lasers, lampes flash…) indiqués notamment dans l’épilation ou le rajeunissement de la peau, pourront être utilisés par des esthéticiens. Un projet de texte propose ainsi « de modifier l’arrêté du 6 janvier 1962 qui prévoyait de réserver les actes dépilatoires aux médecins, exception faite de l’épilation à la pince ou à la cire », indique le syndicat national des Dermatologues et Vénéréologues. Ainsi « ce projet de texte prévoit d’autoriser les esthéticiens à pratiquer des actes à l’aide d’appareils à lumière pulsée intense (IPL) sans aucun contrôle médical. »

Le SNDV alerte contre les risques d’un tel changement. « Les technologies fondées sur la lumière, qu’elles soient utilisées à des fins médicales ou esthétiques, ont des actions thérapeutiques en profondeur sur les cellules et les tissus », explique le syndicat. « A ce titre, un diagnostic doit être posé avant toute utilisation d’un appareil à rayonnement optique et doit rester dans un cadre médical. L’utilisation par des non-médecins peut provoquer un retard de diagnostic, notamment des cancers de la peau, ainsi que des pathologies endocriniennes, et donc une perte de chance pour le patient. » En effet, « le traitement de taches sans discernement peut empêcher la mise en évidence rapide de cancers de la peau, et tout particulièrement du mélanome ».

A noter : « nous rappelons que l’Assurance-maladie codifie dans sa Classification Commune des Actes Médicaux les actes d’épilation au laser et à la lampe flash ».

  • Source : Syndicat national des Dermatologues et Vénéréologues, 29 mai 2019

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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